Cahiers d’histoire. (Dec 2018)
Être communiste en Algérie dans les années 1920 et 1930
Abstract
Alors que je commençais, il y a maintenant deux ans, un travail de recherche sur le Parti communiste algérien, il m’est apparu que l’historiographie avait, jusque-là, essentiellement développé une histoire politique du mouvement communiste en Algérie et qu’il pouvait alors être intéressant de s’appliquer à en dresser une histoire davantage sociale. Je m’étais alors livrée à une expérience prosopographique en m’intéressant à un groupe spécifique de militants communistes algériens, les secrétaires régionaux de la fédération d’Algérie du PCF, puis les secrétaires du Parti communiste algérien. De premières questions avaient alors surgi, découlant de celle, fondamentale, de l’impact d’une société coloniale qui détermine tous les rapports sur ces militants. J’ai été tentée d’apporter des premiers éléments de réponse en observant la façon dont ils s’identifient comme communistes et vivent leur expérience militante en Algérie coloniale. Je voulais également savoir quelle place ils occupaient au sein du mouvement anticolonialiste ou anti-impérialiste et nationaliste. Enfin, je souhaitais observer la façon dont ils étaient parvenus à ouvrir un espace d’émancipation malgré la répression et la prégnance de la société coloniale. Tout cela, dans un jeu d’échelles entre Paris, Moscou et Alger. Bien sûr, cette étude reste celle d’un groupe réduit de militants, elle n’est qu’un exemple du travail prosopographique possible dans un cadre plus large d’étude du mouvement communiste en Algérie dans ses premières années. Néanmoins, elle peut être une première porte d’entrée, me semble-t-il, pour comprendre ce que signifie être communiste en Algérie dans les années 1920 et 1930.
Keywords