L’évolution sociopolitique et économique du Cameroun depuis l’arrivée au pouvoir de Paul Biya : entre antagonisme et renaissance (1982-2018)

Abstract

Résumé : La démission du Président Ahmadou Ahidjo survenue le 6 novembre 1982, a mis un terme à son mandat et ouvert la voie à son successeur constitutionnel, Paul Biya afin de présider au destin du Cameroun. Ce changement découlant de la décision d’un homme, est une rupture dans la continuité. Rupture car on assiste à un changement d’homme à la tête du pays, continuité parce qu’Ahidjo avait choisi parmi ses collaborateurs celui qui allait lui succéder et continuer sa politique de développement du jeune État. Biya au pouvoir essaye de se distancer d’Ahidjo dans certains domaines avec quelques exceptions sur sa politique internationale pro-occidentale[1]. La gestion pragmatique des ressources de l’État par le gouvernement d’Ahidjo lui a permis de ne prendre des engagements que dans la limite de ses moyens. Par contre, la crise économique et la mauvaise gestion vont plomber le développement du Cameroun après Ahidjo. Le changement intervenu a été certes, pacifique, et le Président Ahidjo avait organisé une tournée afin de consolider le pouvoir de son prédécesseur, tournée considérée comme “paternaliste” par l’entourage de Biya (Eboua, 1996 :37). Ce premier malentendu conduira à la rupture entre les Présidents sortant et entrant. Le Président Biya souhaitait inscrire son règne sous le prisme de la rigueur et de la moralisation, mais cet article répond par la négative, il postule que la mal gouvernance et la conjoncture internationale sont les principales causes du marasme socio-économique et politique actuel. Mots-clés : Cameroun, évolution sociopolitique, règne, Paul Biya. ______ [1] Voilà pourquoi certains intellectuels camerounais parlent de la renaissance, ici la renaissance veut simplement dire le renouvellement, le renouveau, qui est une volonté de “changement” sinon de “rupture” avec le régime précèdent manifesté par le Président Biya et ses partisans.