Le récit fantastique entre réalité et étrangéité

Abstract

Résumé : Le terme chimérique est l’équivalent proposé par la plupart des définitions académiques pour s’approcher, tant soit peu, du sens du mot fantastique. Mais cette définition n’est valable que pour le terme, pris isolément. Car, du moment où l’on passe du mot au registre ; les dictionnaires de langue ne peuvent rien apporter davantage pour mettre du jour sur un concept hermétique et polysémique. Le récit fantastique, en général, alterne des épisodes authentiques, où le monde réel domine la scène et prend le dessus, auxquels succèdent d’autres épisodes étranges, extravagants, et difficiles à classer. Le présent travail se propose de se pencher sur ces deux mouvements esthétiquement nécessaires pour s’exprimer dans le genre ; en d’autres termes, il s’agit de savoir comment les auteurs arrivent à réussir cette traversée obligatoire entre les territoires véridique et chimérique. Les écrivains « fantastiques » sont tenus dans un premier temps deien ancrer leur récit dans un cadre réel. Ils utilisent pour cette fin des moyens techniques et scripturaux à même de persuader les lecteurs du caractère vrai des propos et des faits avancés. Ensuite, advient la seconde étape qui cherche à instiller le doute en faisant appel à d’autres stratagèmes différents de ceux utilisés dans la première étape. Cette intermittence entre doute et certitude, entre vérité et illusion, maintient le lecteur dans l’hésitation et l’indécision ; ce qui constitue l’effet esthétique essentiellement voulu et recherché par les auteurs spécialistes du genre, si l’on croit bien à la théorie de Todorov. Puisque le théoricien et critique littéraire bulgare pense que le fantastique ne dure que le moment d’une hésitation. Mots-clés : Fantastique, réalité, surnaturel, vraisemblance