Alternative Francophone (Feb 2016)

Les filles sortent (de) leurs bulles : Pénélope Bagieu, Margaux Motin, Eva Rollin, Diglee… un nouveau genre de BD féminine.

  • Séverine Olivier

DOI
https://doi.org/10.29173/af27222
Journal volume & issue
Vol. 1, no. 9
pp. 50 – 73

Abstract

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Dans la première décennie des années 2000, Pénélope Bagieu, Margaux Motin, Anne Guillard, Aude Picault, Eva Rollin, Diglee, Nathalie Jomard… envahissent les rayons des librairies avec une nouvelle forme de bande dessinée féminine. Si son succès s’explique en partie par la création d’un personnage féminin anti-héroïque et profondément nombriliste à l’image de ses auteurs mais sans doute aussi de ses lectrices, il semble également dû au caractère intermédiatique de ces nouveaux phylactères : née dans et grâce à d’autres médias, cette BD du féminin, étiquetée « BD girly », doit sa genèse à la blogosphère, à la presse féminine et à la chick lit apparue avec Le Journal de Bridget Jones, dans le sillage duquel elle s’inscrit. Cette intermédialité ne confine-t-elle pas dès lors les bédéistes « girly » aux marges de la bande dessinée en les conduisant, voire les contraignant, à créer une BD de grande consommation et une BD de genre, au sens de catégorie littéraire mais aussi et surtout au sens sexué du terme ? Abstract: During the first decade of the 21st century, Pénélope Bagieu, Margaux Motin, Anne Guillard, Aude Picault, Eva Rollin, Diglee, Nathalie Jomard… filled the shelves of bookstores with a new kind of female comic. If the success is explained by the creation of a female antiheroic character who appears profoundly parochial to her authors as well as to her readers, it equally seems attributed to the multimodal nature of these new speech bubbles: Originating from and through other media, this female comic called “BD girly” owes its origin to and is part of the blogosphere, the female press and the chick lit that appeared with Le Journal de Bridget Jones. Does the notion of multimodality not confine the comic artists of “girly” within the boundaries of comics by leading or compelling them to create a comic of high consumption and a genre, in terms of literary category and especially in terms of gender?