Cahiers d’Études Romanes (Jul 2021)
Quelques réflexions sur Germaine de Foix (1488-1536), dernière reine d’Aragon, et sa fortune historiographique
Abstract
Nous nous intéresserons ici à la trajectoire politique et à la fortune historiographique de Germaine de Foix (1488-1536), femme au destin à la fois conforme à celui de la plupart des princesses de sang royal de son temps mais aussi singulier à bien des égards. Seconde épouse du roi Ferdinand le catholique en 1505-06, elle permit à celui-ci de légitimer ses prétentions sur la Navarre et de consolider l’ancrage du royaume de Naples dans la couronne d’Aragon contre les vues de Philippe le Beau. À la mort de Ferdinand en 1516, Germaine de Foix, âgée de 26 ans, ne se retira pas du monde, sort habituellement réservé aux reines veuves et son petit-fils par alliance, Charles Ier de Habsbourg, la nomma vice-reine de Valence en 1523, lui fit épouser le marquis Jean de Brandebourg en 1523, qui mourut deux ans plus tard, puis le duc de Calabre en 1526. Aux côtés de ses deux époux, elle exerça cette charge éminente jusqu’à sa mort en 1536. Dans les lignes qui suivent, nous nous interrogerons sur les raisons pour lesquelles ce personnage a longtemps été négligé, voire parfois maltraité, par l’historiographie alors que son rôle a été de premier plan dans la période complexe séparant la mort d’Isabelle la catholique et la première moitié du règne de Charles Quint.
Keywords