M@GM@ (Aug 2022)

Traumatismes, chape de silence et défi de la parole intimiste dans L’Effet maternel de Virginie Linhart

  • Nicole Saliba-Chalhoub

Journal volume & issue
Vol. 20, no. 02

Abstract

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L’article se propose de se pencher sur le récit autobiographique de Virginie Linhart, L’Effet maternel, habité par un ensemble de traumatismes non approchés jusque-là par le sujet écrivant. L’enjeu en est d’analyser la motivation scripturale, en l’occurrence la mise en lumière de l’articulation entre le devoir transgénérationnel du silence (Eiguer, 2007), tant familial qu’historique, qui aliène et la transgression réparatrice que permet la mise en œuvre du projet d’écriture autobiographique. Au travers d’une approche psychanalytique du récit portant sur l’inconscient trangénérationnel (De Neuter, 2014), seront étudiés les motifs d’« effet maternel », d’imagos parentales, de mère défaillante (Freud, 2010, [1894]) et de « Nom-du-Père » (Lacan, 2005a, [1953]) absent. Seront tout également appréhendés les liens entre l’histoire personnelle symptomatique (Freud, 2005, [1926]) et l’histoire de la Shoah, toutes deux ancrées dans la loi d’un « silence structurant ». Ce silence serait, en effet, comme une véritable fabrique de psychoses, celles-ci se retrouvant, au final, contrebalancées par le « sinthome » du nœud borroméen (Lacan, 2005b. [1974-1975]), maintenant le sujet aux limites d’une vie qui se délite. L’article mettra enfin en lumière le rôle de l’écriture autobiographique dans l’avènement d’un véritable affranchissement intérieur, tout à la fois salvateur et recréateur, notamment grâce au passage de la mélancolie au deuil (Freud, 2011, [1917]).

Keywords