Studii si Cercetari de Istoria Artei : Teatru, Muzică, Cinematografie (Dec 2017)

Liviu Ciulei sau creația teatrală canonică

  • Daniela Gheorghe

Journal volume & issue
Vol. 10-11 (54-55)
pp. 223 – 238

Abstract

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Le grand metteur en scène Liviu Ciulei, auto-exilé en Occident pendant le régime communiste, revient en Roumanie en 1990. Après dix années d’absence, il trouve ici un climat confus et troublé, pas seulement sur la scène politique, mais aussi dans la vie théâtrale. Améliorer les structures institutionnelles existantes ou initier des changements radicaux ? Revigorer les théâtres financés par l’État ou soutenir la fondation des théâtres indépendants ? Garder le système des troupes permanentes ou créer des « troupes-projet » temporaires ? Bref : conservation ou réforme ? Voilà les dilemmes, voilà les polémiques qui enflammaient le monde du théâtre à l’époque ! Liviu Ciulei fut peu sensible aux débats du jour. Il apportait avec soi le sens d’équilibre qui avait gouverné toute sa carrière, en Roumanie et ailleurs. Pour lui, la création scénique doit être un vrai oeuvre d’art, née d’une lecture rigoureuse et en même temps fraîche du texte, du jeu brillant des acteurs et d’un langage visuel riche en symboles : un oeuvre qui émeut et qui parle à tous. Avec les premiers spectacles qu’il met en scène après son retour, "Le Songe d'une nuit d'été" de W. Shakespeare et "L'Éveil du printemps" de Frank Wedekind (Théâtre Bulandra, 1991), Ciulei offre encore une fois au public la joie de découvrir qu’une pièce de théâtre est classique quand elle est moderne. C’était sa définition – mais aussi, permettons-nous de le dire, la devise de cet uomo universale : metteur en scène, scénographe, acteur, architecte, la plus complexe personnalité du théâtre roumain.

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