Alternative Francophone (Feb 2020)
Ispahan, moitié du monde Dimension géocritique de l’espace dans Vers Ispahan de Pierre Loti Et L’Usage du monde de Nicolas Bouvier
Abstract
La littérature décrit le lieu réel et géographique tout en profitant de l’imagination d’une manière très neuve en le transformant en un espace imaginaire et rêvé. Les villes et les lieux décrits dans les récits de voyage fascinent de plus en plus les lecteurs passionnés par l’Ailleurs. Dans cet article, nous avons essayé, à l’aide de l’approche géocritique de Bertrand Westphal, d’examiner l’image d’Ispahan dans Vers Ispahan de Pierre Loti, voyageur et écrivain français qui a visité l’Iran à l’époque qâdjâr à la fin du XIXe siècle, et L’Usage du monde de Nicolas Bouvier qui a parcouru l’Iran au XXe siècle à l’époque Pahlavi. En s’appuyant sur quatre éléments principaux de la géocritique comme la multifocalisation, la polysensorialité, la stratigraphie et l’intertextualité, on va examiner comment les deux voyageurs ont essayé chacun à son tour de représenter une image spéciale et unique de cette ville avec un décalage d’un siècle. Une image bien poétique, riche et pleine de figures littéraires chez Loti qui l’appelle “ la ville des roses ”, mais parfois avec un sentiment de la nostalgie du passé chez Bouvier. Celui-ci représente alors la ville en une image brève, associée au sentiment de l’absurdité face à cet “autre monde”.