Iris (Dec 2020)

Form constants, synesthésie visuelle, vision entoptique

  • Hervé-Pierre Lambert

DOI
https://doi.org/10.35562/iris.966
Journal volume & issue
no. 39

Abstract

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En 1928 la théorie des form constants par Klüver catégorisait les hallucinations visuelles en quatre grandes catégories. Alors que la notion de form constants venait à s’appliquer virtuellement à toutes les figures entoptiques, comme l’avait prévu son auteur, dont les photismes synesthésiques, Cytowic a décrit et Carol Steen représenté ce que voient réellement des synesthètes visuels. L’une des caractéristiques d’œuvres de peintres synesthètes serait justement la présence de ces formes classées par Klüver. L’anthropologie avec la thèse de l’externalisation a montré que certaines cultures ont repris les form constants perçues dans le premier stade de l’intoxication pour en faire les patterns de leur art. Les modèles physiologico-mathématiques permettent de localiser en V1 l’origine de production des photismes et d’expliquer leur morphogénèse. Mais une explication des circuits neuraux empruntés pour passer des différents types de déclencheur sensoriel à l’apparition de photismes synesthésiques reste aujourd’hui au stade de l’hypothèse. La synesthésie est l’objet de recherches alliant les sciences les plus contemporaines dont la génomique. Il est possible que les études sur la synesthésie transforment son statut de phénomène marginal en un élément essentiel dans la compréhension du système physiologique sous-jacent à l’esprit humain.