E-Spania ()

Traces, preuves et sources : autoriser le récit sur l’ailleurs et le passé dans les récits de voyages hispaniques de la fin du Moyen Âge

  • Julia Roumier

DOI
https://doi.org/10.4000/e-spania.23937
Journal volume & issue
Vol. 19

Abstract

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Les procédés visant à démontrer l’historicité des récits de voyages sont essentiels pour justifier la prétention au didactisme d’une voix narrative qui transmet un savoir empirique personnel mêlant tradition et innovation selon une logique complexe. Ces textes enracinent une autorité refondée dans un témoignage individuel et une curiosité totalisante pour le réel dans ses aspects les plus mondains et parfois anodins. La validité de cet enseignement nécessite ainsi l’appui d’un intense effet de réel, mis en œuvre dans des descriptions suivant le modèle rhétorique de la evidentia mais aussi la légitimation des sources, gage de vérité. Le récit se fait parcours par son immanence, l’alliance d’un moment et d’un lieu dont la dimension matérielle prend alors l’envergure d’une preuve. Plus particulièrement, les ruines sont les marqueurs des strates historiques ou mythiques que les voyageurs tentent de faire ressurgir du lieu décrit. Ces traces matérielles, objets du souvenir et sources d’informations fonctionnent comme les outils de légitimation d’un discours portant sur des espaces inconnus et dont les descriptions échappent de fait aux seules autorités textuelles traditionnelles.

Keywords