Agriculture de conservation au Maroc : revue et analyse pour la résilience du système céréalier sur 1 Million d’hectare à l’horizon 2030

Abstract

Le Maroc, comme les autres pays d’Afrique du Nord, est situé dans une zone qualifiée comme hotspot en termes de dérèglement climatique. Ce phénomène est associé à une dégradation des terres agricoles due aux conditions intrinsèques des sols et des labours intensifs couplés aux mauvaises pratiques agricoles réduisant de plus en plus la fertilité de ces sols et leur productivité. Au cours de ces dernières décennies, plusieurs travaux de recherche menés au Maroc ont proposé des alternatives basées sur l’agriculture de conservation, notamment le semis direct. Ce système vise la stabilisation des rendements des principales cultures (céréales, légumineuses, oléagineuses, etc.) en améliorant l’efficience d’utilisation de l’eau et la fertilité des sols. En effet, le semis direct conserve l'humidité dans le sol (adaptation), améliore la séquestration du carbone du sol (atténuation) et augmente les rendements (productivité). Ce système constitue ainsi une mesure résiliente face au dérèglement climatique. Ceci a emmené le Département de l’Agriculture à adopter une feuille de route pour promouvoir ce système sur 1 Million d’ha dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030. Le présent chapitre, résume (i) les principaux acquis de recherche sur ce système en relation avec la santé des sols et la gestion de l’eau, (ii) les avantages majeurs en relation avec la diversification et la productivité des cultures, (iii) les défis à soulever pour assurer sa dissémination auprès des agriculteurs au Maroc et (iv) enfin présenter la vision du programme nationale de promotion du semis direct sur 1 Million Ha d’ici 2030 dans les systèmes céréaliers en zones arides et semi-arides.