Journal de la Société Marocaine d’Ophtalmologie (May 2014)

Cellulite rétroséptale de l’orbite chez l’enfant : a propos de 25 cas

  • Nazih Tzili,
  • Mohammed charif chefchaouni,
  • Mahfoud El khaoua,
  • El hassan Abdallah,
  • Amina Berraho

DOI
https://doi.org/10.48400/IMIST.PRSM/JSMO/8819
Journal volume & issue
Vol. 0, no. 23

Abstract

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La cellulite rétroseptale est une inflammation aigue de l’orbite touchant plus fréquemment l’enfant. Les complications sont redoutables nécessitant un traitement précoce et adéquat. Nous rapportons rétrospectivement 25 observations colligées au service d’ophtalmologie B entre janvier 2001 et octobre 2011. Le diagnostic de cellulite rétroseptale est retenu sur les éléments de la clinique et de l’imagerie. L’âge moyen est de 10,5 ans (9 mois à 15 ans). Une exophtalmie est retrouvée chez 23 enfants (92%), une limitation des mouvements oculaires est notée chez 4 enfants (16%) et une hypertonie oculaire chez un enfant (4%). Tous les enfants présentent un oedème palpébral et un chémosis associés à un syndrome fébrile apparus 3 à 7 jours auparavant. Le diagnostic de cellulite orbitaire rétroseptale est confirmé par la tomodensitométrie orbitocérébrale chez tous nos patients avec une cellulite orbitaire chez 21 enfants (84%) associée à un abcès orbitaire chez 2 enfants (8%) et à un abcès sous périosté chez 2 enfants (8%). Concernant la porte d’entrée, 22 enfants (88%) présentent une sinusite (pansinusite dans 52 %). 2 enfants présentent une otite moyenne et un enfant présente une plaie palpébrale. Un traitement à base d’antibiotiques par voie parentérale est instauré chez tous les patients associé à une corticothérapie chez 8 enfants avec une ponction de la collection par une aiguille chaque fois que la collection est profonde et un drainage chirurgical en cas de collection préfistulisée. L’évolution après traitement est satisfaisante chez 19 patients. Des complications sont survenues chez 6 enfants (24%) : une atrophie optique (3 cas), une rétinopathie ischémique avec un oedème maculaire (1 cas), une hémorragie pré-rétinienne (1 cas) et une panophtalmie (1cas). Dans notre étude, la porte d’entrée est dominée par la sinusite, notamment la pansinusite ce qui met le point sur l’importance du retard diagnostique jusqu’à la diffusion vers les autres sinus. Nous soulignons également l’importance des complications fonctionnelles souvent dues à la gravité de l’infection mais aussi au retard diagnostique. Cellesci sont survenues chez six de nos patients. Le taux élevé des complications fonctionnelles nous pousse à mettre le point sur l’importance de la prise en charge précoce et efficace dans un milieu ophtalmologique spécialisé.

Keywords