Babel: Littératures Plurielles (Jun 2013)

Oubli et mémoire dans le miroir de La Frontière de verre de Carlos Fuentes

  • Geneviève Dragon

DOI
https://doi.org/10.4000/babel.3444
Journal volume & issue
Vol. 28
pp. 15 – 32

Abstract

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La Frontière de verre (Carlos Fuentes, 1995), « roman en neuf récits », traduit la tension du Mexique entre unité et fragmentation, évoquant le prisme d’une identité culturelle et nationale morcelée. Le Mexique est en effet le fruit d’un métissage complexe dont le premier miroir est l’Europe de la Conquête. Mais le tropisme exercé par les États-Unis, que définit l’expression riche de « frontière de verre » déforme ce miroir. C’est dans l'oubli que les Mexicains semblent forcés à réinventer leur passé propre, en s’appropriant une mémoire qui échappe. Ainsi, l’objet de notre étude est cette dialectique complexe de la mémoire et de l’oubli cristallisée dans le verre de la frontière. Le verre, chez Fuentes est à la fois mur et miroir. En regardant à travers et de l’autre côté, les mexicains se confrontent à leur(s) propre(s) image(s) : image passée et image présente, entre oubli (des origines, de l’identité) et mémoire.

Keywords