Lien Social et Politiques (Jan 2022)

L’autonomie des universités à l’épreuve des politiques institutionnelles au Québec

  • Abdoulaye Anne,
  • Étienne Chabot

DOI
https://doi.org/10.7202/1094562ar
Journal volume & issue
no. 89

Abstract

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Traditionnellement, la relation entre le gouvernement québécois et les universités s’est établie sur la base de l’autonomie de ces dernières, principe reconnu par la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (commission Parent) en 1964. À la lumière d’un cadre d’analyse des politiques éducatives intégrant des approches sociocognitives (Lessard et al. 2008; Lessard et Carpentier, 2015), nous posons l’idée que l’autonomie institutionnelle apparaît comme un référentiel sectoriel qui donne sens aux actions des membres de la communauté universitaire et qui cristallise leur vision de leur rôle et de leur place dans la société (Muller, 1995). Toutefois, en dépit de cette autonomie, l’institution universitaire reste, pour certains, soumise à diverses pressions du fait de l’action de l’État remettant en question son autonomie. Ces pressions sont alors circonstancielles (ex. : crise sanitaire comme la COVID-19) ou inscrites dans des évolutions politiques ou sociales plus globales (ex. : démocratisation de l’enseignement, néolibéralisme, etc.). À travers l’analyse de trois interventions étatiques ciblées : (i) la Loi sur l’Université du Québec et la création du Conseil des universités (1968), (ii) la Politique à l’égard des universités (2000) et (iii) les directives ministérielles liées à la crise sanitaire de la COVID-19 (2020-2021), nous tentons de montrer que ces pressions résultent d’une tension entre le référentiel sectoriel, soit l’autonomie institutionnelle, et les référentiels globaux dominants.

Keywords