Tr@jectoires (Apr 2020)
Adieu l’Allemagne, bonjour la France ?
Abstract
Conçu comme un moyen de rapprochement franco-autrichien, le déploiement des musiques et musiciens français en Autriche s’inscrivait dans la politique d’occupation et d’expansion culturelle. Cette diplomatie musicale, partie intégrante de la diplomatie culturelle, visait à créer un sentiment de communauté avec la France au détriment du nationalisme germanique, à établir une position de prestige dans le pays de la musique et à accumuler un capital symbolique pour la France. Malgré ses succès, la politique française s’est heurtée aux ambivalences du projet national autrichien entamé sous l’occupation alliée et aux images de l’autre que les interlocuteurs autrichiens construisaient autour de la France de la musique, comme la chorégraphie à la fois néoclassique et transnationale promue par Serge Lifar. À la place d’un exercice du pouvoir unilatéral, la diplomatie musicale française s’intègre ainsi dans un contexte sociopolitique autrichien transformant son message au gré des critiques et publics locaux.
Keywords