EspacesTemps.net (Jan 2011)
Integration of Heritage Loss into Vulnerability Assessments of South Brittany Coastline (France).
Abstract
Les modifications affectant l’évolution du climat et des systèmes environnementaux ont pour conséquence de rendre incertaines et imprécises l’analyse, l’évaluation et la gestion des risques (Lamarre, 2008). Dans les mêmes temps, la gestion de la vulnérabilité littorale, associée au risque d’érosion côtière, apparaît comme un enjeu majeur. Très souvent, la vulnérabilité du littoral est évaluée à partir de critères monétaires, en comparant les coûts et bénéfices associés à la protection du littoral menacé (Carter, 1999). Par conséquent, les ressources exposées au risque d’érosion côtière, qui ne sont pas associées à des usages générant des plus-values, sont difficilement intégrées à l’analyse. Les sites archéologiques situés en zone côtière offrent un exemple de telles ressources : lorsque, par leur nature, ils sont méconnus du grand public, ils sont ignorés des approches basées sur l’évaluation des bénéfices et des coûts qui pourraient être associés à leur protection. Toutefois, ils constituent une forme de patrimoine culturel et scientifique dont l’intérêt et la valeur ne peuvent être établis sans qu’ils ne soient aux préalables fouillés et analysés. Cette étude propose d’intégrer leur présence à l’analyse de la vulnérabilité du littoral lorsque le recul du trait de côte menace la préservation de ces sites. En Bretagne Sud (France), de nombreux vestiges archéologiques sont présents le long du linéaire côtier. Aussi l’analyse s’est-elle focalisée sur deux sites situés dans le Morbihan (56): la baie de Suscinio et les falaises de Pénestin. À partir d’une méthode semi-quantitative, la vulnérabilité de ces sites face au risque d’érosion côtière a été cartographiée à deux reprises. La seconde fois, le risque d’une perte du patrimoine archéologique a été intégré à l’analyse. La comparaison des résultats obtenus met en évidence que l’introduction de ce nouveau paramètre conduit à augmenter la vulnérabilité du littoral. Cette observation relativement simpliste fait écho à des discussions plus complexes. Elle interroge les fondements théoriques de l’analyse, en révélant sa subjectivité ainsi que le corollaire de celle-ci : l’incertitude. Ces derniers facteurs apparaissent étroitement liés à la position du chercheur par rapport aux paradigmes développés au sein des sciences. Vulnerability assessments of coastlines are often done using financial criteria (Carter, 1999). Thus, resources threatened by coastal retreat and whose use is non-profitable are rarely included in impact statements. Little-known archaeological sites are examples of such resources. This study aims at integrating the presence of such sites into coastal vulnerability analyses. This study focuses on two areas located in the Morbihan department in France: Suscinio Bay and the Pénestin Cliffs. For each site, the vulnerability is mapped twice using a semi-quantitative method. During the second mapping exercise, the risk of archaeological heritage loss is included in the analysis. Comparing the different results obtained highlights the fact that introducing this new parameter leads to an increase in coastal vulnerability. These relatively simple findings echo more complex discussions. They put into question the theoretical basis of the analysis by underlining its subjectivity as well as subjectivity’s corollary: uncertainty. Both of these characteristics appear related to the researcher’s attitude towards the models developed by social science. Such models determine the value system through which the threat of destruction to archaeological objects is assessed, and hence the valuation method developed in order to measure their vulnerability.