Anuario de Estudios Medievales (Dec 1991)

La carta de poblament de Pinyeres (Batea, Terra Alta) (1280)

  • Josep Alanyà i Roig

DOI
https://doi.org/10.3989/aem.1991.v21.1107
Journal volume & issue
Vol. 21
pp. 97 – 141

Abstract

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Voici des études faites sur le lieu, aujourd'hui dépeuplé, de Pinyeres (Terra Alta), qui dépend du bourg et terme municipal de Batea (Tarragone) depuis 1841; et au sujet de la charte de peuplement accordée par les templiers du château de Miravet. La charte de peuplement de Pinyeres, conférée en 1280, est aussi une charte agraire avec franchises, privilèges et obligations touchant les habitants, qui mainriennent avec les seigneurs un lien féodal de vassalité. La concession seigneuriale de peuplement et le paiement du cens sont établis selon les coutumes de Batea. II y a des réserves seigneuriales sur les pâturages, le bois, les pins pignons et leurs fruits en plus du droit de préemption. En vertu de la charte, les templiers ont, sur le lieu et sur ses habitants, la pleine juridiction civile et criminelle, mero et mixto imperio. Le texte de la charte, découvert par l'auteur, est divulgué ici pour la première fois. Jusqu’à présent, on ne connaissait que la brève référence que le docteur Josep M.ª Font i Rius en avait faite dans le premier volume de Varia de Cancelleria des Archives de la Couronne d'Aragon de Barcelone. L'auteur donne une explication documentée de l'histoire du lieu dit de Pinyeres et en décrit l'enceinte urbaine, en faisant ressortir les édifices les plus représentatifs tels que l'église, le château, la prison, la place, le four communal et la butte de la potence, endroit où se dressait le gibet de pierre pour exécuter les condamnés à la peine capitale. Dans un commentaire étendu et fourni sur le document juridique de peuple­ment, l'auteur explique aussi le changement de juridiction qu'a vécu Pinyeres au moment des partisans de Saint Jean, pendant le XVème siècle, quand, tout en faisant un échange avec les villes de Jatiel et de Samper de Calanda, Pinyeres et Nonasp passèrent de la juridiction du château de Miravet à celle du couvent de l'ordre de l'Hôpital de Caspe.