Revue d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux (Jun 2015)

<em>Salmonella</em> dans la filière porcine à la Réunion : étude longitudinale de la ferme à la fourchette

  • Claire Tessier,
  • Laure Atiana,
  • Eric Cardinale,
  • Martine Denis

DOI
https://doi.org/10.19182/remvt.10168
Journal volume & issue
Vol. 67, no. 3

Abstract

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Salmonella est le principal agent zoonotique pathogène en Europe après Campylobacter (2). Les produits à base de viande de porcs sont souvent incriminés. Cependant, ce pathogène est difficilement détectable en élevage puisque le portage est asymp­tomatique. Malgré une localisation tropicale, la filière porcine de la Réunion est également concernée par ce problème (1). L’objectif de cette étude a été d’identifier les différentes voies de contamination tout au long de la filière porcine. Pour cela, un lot de porcs (sélection de trois truies par lot et cinq porcelets par truie) dans trois élevages positifs en salmonelles ont été suivis depuis la mise bas jusqu’au produit fini. Au stade de l’élevage, l’excrétion de salmonelles a été mise en évidence par des prélèvements indi­viduels de fèces quelques jours après la mise bas, puis pendant la nurserie, le postsevrage et l’engraissement. Des échantillons d’ali­ment et d’eau ainsi que des prélèvements d’environnement par chiffonnage (salles et couloir avant transfert, abords de l’élevage, autres productions animales sur le site) ont également été collectés à chaque visite. Au stade de l’abattoir et de l’atelier de découpe, des chiffonnettes ont été prélevées à différentes étapes avant le passage du lot (camion de transport et box d’attente après nettoyage et désin­fection, matériel sur la chaîne d’abattage et de découpe avant le début de l’abattage du jour) ainsi que sur les animaux identifiés (dos des porcs à l’entrée à l’abattoir et carcasses après la deuxième flagelleuse, avant et après le froid-choc). Les caecums ainsi que des produits de découpes (côte et rouelle de porc) provenant du lot d’étude ont également été échantillonnés. La méthode de détection de Salmonella a été adaptée à partir de la norme ISO 6579 Annexe D (4). La quantification de Salmonella par la méthode mini-MSRV (3) a également été réalisée sur les prélèvements de fèces collectées pendant la croissance à l’élevage. Tous les isolats ont été sérotypés et génotypés par électrophorèse sur gel en champ pulsé (PFGE) en utilisant l’enzyme XbaI (5). Sur les 879 échantillons collectés, 27 p. 100 (79/293), 28,2 p. 100 (82/291) et 22,7 p. 100 (67/295) étaient positifs respectivement pour les élevages A, B et C. Les 908 isolats appartenaient à 55 pulsotypes et 14 sérotypes ; S. 4,[5],12:i:-, S. Rissen, S. Typhimurium et S. Livingstone ont été prédomi­nants (tableau I). Les tableaux II et III montrent la distribution des pulsotypes de l’élevage B. Au stade de la maternité, tous les porcelets étaient négatifs et seulement une truie a excrété Salmonella à une seule occasion. L’infection des porcs a été observée après le sevrage (élevages A et B) mais aussi pendant l’engraissement (élevage C). L’infection à Salmonella a duré entre 34 et 40 jours en moyenne, avec des taux d’excrétion très variables pendant la croissance des animaux. L’excrétion a été plus élevée dans les caecums que dans les fèces. En élevage, les pulsotypes excrétés par les porcs ont été identiques à ceux isolés des box après le nettoyage et la désinfection, et du couloir avant le transfert des animaux.

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