Recherches Germaniques (Mar 2010)

Urbane Erinnerungsorte als „villes-mirages“ in schwedischen Reiseberichten der 1990er Jahre

  • Thomas Mohnike

DOI
https://doi.org/10.4000/rg.1852
Journal volume & issue
Vol. 7
pp. 57 – 67

Abstract

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Depuis les années 1990, de nombreux écrivains suédois cherchent à trouver des lieux de mémoire comme Königsberg, Dantzig ou Riga dans l’espace géographique, bien que la possibilité d’une identification à ces lieux ne soit pas aussi évidente que pour des écrivains d’après-guerre de langue allemande, polonaise ou lettone. Pour eux, la question de la mémoire se pose différemment. Le point de départ de nos réflexions est l’ouvrage Slottet som försvann eller hur farmor kom till Öland [Le château disparu, ou comment grand-mère est venue en Öland] de Per Landin. Lors de son voyage à travers des régions que l’imaginaire associait autrefois à l’Allemagne, il tente de considérer les villes comme les témoignages d’une culture balte jadis vivante. Cependant, il est toujours amené à faire le constat suivant : « J’ai cherché Königsberg, mais il s’agit de Kaliningrad ». La confrontation de ces observations avec les résultats de recherches sur la mémoire collective comme celles de Pierre Nora ou Jan et Aleida Assmann, incite à se demander dans quelle mesure la recherche d’une continuité effaçant les discontinuités entre hier et aujourd’hui, est un aspect constitutif des lieux de mémoire collective ; ou si, au contraire, la rupture avec le passé irrémédiablement révolu n’est pas décisive pour la structuration de la mémoire collective. Nous nous demanderons enfin si chaque lieu de mémoire urbain n’est pas une « ville-mirage ».