Akofena (Jun 2024)

Mort pour un "i" dans Le bal des mercenaires d'Aboubacar Saïd Salim

  • Mahamoud SAÏD

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.n012.vol.1.33.2024
Journal volume & issue
Vol. 01, no. 012

Abstract

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Résumé: Cet article explore le destin tragique du personnage Bacar dans l'œuvre "Le Bal des Mercenaires". Il met en évidence le rôle central de ce prénom dans un drame qui expose la brutalité inhérente aux motivations des mercenaires siégeant dans les îles Kavu. Le texte sonde l'importance du caractère "i" dans la tragédie entourant la mort de Bacar. Il suggère que, pour une chose aussi simple, les mercenaires recourent à la violence, instaurent la terreur dont ils tirent des avantages et manifestent leur indifférence envers la vie des citoyens. Cette situation s'explique par un antagonisme dont les origines sont explorées dans cet article, ce qui expose les expériences personnelles de l'auteur liées à la période des mercenaires aux Comores. L'accent est mis sur la dichotomie "Anges" et "Affreux" qui reflète l'évolution politique dans ce pays où les mercenaires, initialement perçus comme des sauveurs, deviennent des oppresseurs. Les erreurs judiciaires commises par ces derniers, en particulier la confusion du prénom de Bacar, sont exposées, ce qui permet de souligner une injustice persistante malgré les déclarations sincères d'innocence de l'accusé. L'article analyse la réaction des mercenaires qui découvrent leur erreur d'avoir éliminé une personne innocente. Encore plus inquiétant, c'est lorsque les mercenaires considèrent leur assassinat comme une simple erreur de procédure. À cela s'ajoute l'absence de respect des rituels post-mortem ainsi que des traditions funéraires. Cette attitude dénonce leur indifférence envers les valeurs sociales indigènes auxquelles les habitants des Kavu attachent une très grande importance. L'étude se penche également sur la tentative de mutinerie du 8 mars, un épisode inspiré de la réalité historique des Comores, et sur la répression cruelle des mercenaires qui capturent et torturent des innocents. Enfin, une comparaison minutieuse des identités de Bacar et Bacari souligne les similitudes minimes et les divergences significatives, ce qui implique l'indifférence des mercenaires envers la vie des habitants des Kavu, symbolisées par l'altération typographique du nom de Bacar. Mots-clés : Mercenaires, violence, injustice, antagonisme, indifférence.