Revue d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux (Mar 1993)

Le syndrome nerveux des ovins en Côte-d'Ivoire. I. Etude épidémiologique et clinique, méthodes de diagnostic et traitement

  • Joseph Domenech,
  • M. Wyers,
  • J.P. Braun,
  • Pierre Formenty

DOI
https://doi.org/10.19182/remvt.9431
Journal volume & issue
Vol. 46, no. 3

Abstract

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Le “syndrome nerveux des ovins” en Côte-d’Ivoire est assimilable à la “nécrose du cortex cérébral” (NCC) due à une carence en vitamine B1. Tous les symptômes classiques de la NCC ont été observés (ataxie locomotrice suivie de paralysies) et les lésions histologiques de polioencéphalomalacie ont été mises en évidence. En revanche, les circonstances d’apparition de la maladie sont très différentes dans les deux cas : si la NCC est une maladie des jeunes ruminants à l’engrais dans les pays développés, le syndrome nerveux des ovins se manifeste essentiellement, en Côte-d’lvoire, durant la saison sèche, lorsque le pâturage devient sec et rare et que la complémentation alimentaire est insuffisante. La cause principale, relativement univoque, est donc représentée par une dégradation brutale de la valeur nutritionnelle de la ration alimentaire, mais l’étiopathogénie précise de la maladie reste inconnue. Dans un troupeau atteint, 10 à 30 % des animaux peuvent être malades et 80 à 90 % d’entre eux vont mourir. Sur le plan du diagnostic, aucune épreuve biochimique classique n’est suffisamment spécifique pour être retenue pour une confirmation formelle du syndrome nerveux. Il faut cependant signaler que les CK (créatinine kinase) sont très régulièrement augmentées et que les ASAT (aspartate aminotransférase) sont élevées dans 75 % des cas. Le diagnostic formel reste donc basé, dans les conditions actuelles pratiques de terrain en Afrique, sur l’efficacité du traitement avec la vitamine B1 et, pour l’animal mort, sur l’analyse histologique du cerveau.

Keywords