La crise des accommodements raisonnables au Québec : quel impact sur l’identité collective ?
Abstract
Cet article se propose d’explorer l’impact du 11 septembre sur la notion du vivre ensemble au sein de la société canadienne, caractérisée, à l’instar de son voisin américain, par une diversité de cultures. Le débat sur l’identité nationale au Canada s’articule sans cesse autour de la politique de multiculturalisme qui, adoptée en 1971, avait pour but de gérer le pluralisme et de permettre aux différents groupes en présence de préserver leurs particularismes culturels, mais qui n’a jamais cessé d’être source de controverses. La remise en question du modèle multiculturaliste est d’autant plus forte dans la province du Québec où la langue française occupe une place centrale mais où la difficulté d’intégrer les nouveaux arrivants dans cette langue demeure bien réelle. À ce problème s’ajoute le débat houleux sur les accommodements raisonnables dans la province. Les demandes de dérogation aux lois présentées par des membres des minorités ethniques et religieuses qui, au nom de leurs croyances et pratiques religieuses, prend appui sur la politique multiculturelle et sur la liberté de religion garantie par les chartes, provoquent des tensions au sein de la société et viennent fragiliser le projet de cohésion sociale défendu depuis longtemps par le Québec.Cet article s’appuie sur un corpus théorique mais également sur une recension de la presse canadienne et québécoise de mai 2008 (date du dépôt du rapport de la Commission Bouchard-Taylor − la commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles − dévoilant notamment ses conclusions sur l’intégration sociale, linguistique, économique et politique des minorités) à 2011.
Keywords