Parasite (Nov 2012)

La Trypanosomose Humaine Africaine dans l’espace ivoiro-burkinabé : optimisation des stratégies de surveillance épidémiologique

  • Kambiré R.,
  • Lingué K.,
  • Courtin F.,
  • Sidibé I.,
  • Kiendrébéogo D.,
  • N’gouan K.E.,
  • blé L.,
  • Kaba D.,
  • Koffi M.,
  • Solano P.,
  • Bucheton B.,
  • Jamonneau V.

DOI
https://doi.org/10.1051/parasite/2012194389
Journal volume & issue
Vol. 19, no. 4
pp. 389 – 396

Abstract

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L’objectif de cet article est de décrire les récentes données de surveillance médicale de la Trypanosomose Humaine Africaine (THA) au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire afin (i) de dresser un bilan de la situation actuelle de la maladie dans ces deux pays qui entretiennent depuis plus d’un siècle des liens migratoires, économiques et épidémiologiques intimes et (ii) de définir les stratégies à mettre en place dans l’objectif d’une élimination durable. Les résultats de la surveillance active et passive ont montré que les trypanosomés dépistés au Burkina-Faso ces dernières années sont tous des cas importés provenant de Côte d’Ivoire. Cependant, la réintroduction du parasite est effective et le risque d’une reprise de la transmission existe. En Côte d’Ivoire, plusieurs foyers “historiques” toujours endémiques font craindre des phénomènes de réémergence et de propagation. Dans l’objectif d’une élimination durable de la THA dans ces deux pays, les acteurs de la lutte doivent adapter leur système de surveillance en fonction des différents contextes épidémiologiques. Les prévalences actuelles ne justifient plus, excepté des cas particuliers, l’usage systématique et très onéreux du dépistage actif par prospections médicales exhaustives. Elles tendent plutôt à privilégier des systèmes intégrés aux systèmes de santé nationaux et utiliser des méthodes permettant de cibler les zones prioritaires d’intervention à partir notamment d’un échange d’informations épidémiologiques entre les deux pays. Pour accompagner le processus d’élimination durable, les acteurs de la recherche doivent étudier le rôle respectif des réservoirs humain et animal dans le maintien de la transmission, participer au suivi sur le long terme des cas traités et des suspects sérologiques, et évaluer en termes de coût/efficacité les stratégies mises en place par les Programmes Nationaux afin de les optimiser.

Keywords