ELAD-SILDA (Nov 2023)

Haəy, verbe, particule et coordonnant en khmer

  • Denis Paillard

DOI
https://doi.org/10.35562/elad-silda.1326
Journal volume & issue
no. 8

Abstract

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Dans les dictionnaires français-khmer et dans les dictionnaires khmer-français, haəy est donné comme la traduction de déjà. Dans les faits, le mot haəy a différents statuts : comme verbe il signifie « être fini » ; il a également différents emplois non verbaux, en particulier comme particule et comme coordonnant. On le rencontre aussi dans différentes locutions : lie haəy (litt. « quitter » + haəy) « au revoir, à plus » ou encore haəy knie (litt. haəy + « ensemble ») « nous sommes ex-aequo » (par exemple, dans un jeu). De plus, dans ses emplois comme particule, la traduction par déjà est en fait rarement possible. Cet article propose une analyse de haəy dans ses différents emplois en partant d’une hypothèse sur son identité sémantique. On fera une distinction entre les emplois de haəy comme verbe (comme verbe principal ou comme verbe dans une construction verbale en série), et ses emplois comme particule et comme coordonnant. Dans ces deux derniers emplois, de loin les plus fréquents, nous caractérisons haəy comme marquant une discontinuité discursive : la séquence correspondant à la portée de haəy a un effet stabilisant (particule) ou clôturant (coordonnant) dans l’enchaînement discursif et, à ce titre, il définit le maintenant du discours.