Revue d'Études Autochtones (Jan 2022)

L’autochtonie des primo-arrivants du Nord-Cameroun à travers le prisme des critères objectifs et subjectifs de l’OIT

  • Richard Atimniraye,
  • Alawadi Zelao

DOI
https://doi.org/10.7202/1110704ar
Journal volume & issue
Vol. 52, no. 3

Abstract

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En Afrique, les peuples autochtones sont confrontés à de nombreux défis, allant de la marginalisation et de la non-reconnaissance par les gouvernements et les autres groupes ethniques à la pauvreté et à l’analphabétisme. Depuis 1992, certaines populations autochtones d’Afrique sont entrées dans l’arène internationale pour lutter pour leur reconnaissance, leurs terres, leurs langues et leurs cultures. Au Cameroun, où seuls les chasseurs-cueilleurs Baka, Bakola et Bagieli et les nomades Mbororos sont considérés par l’État comme « peuples autochtones », le chemin est encore long. Il est surtout long pour les groupes ethniques qui ont connu tour à tour les conquêtes islamo-peules, les colonisations allemande et française et la marginalisation dans l’État postcolonial. Cette étude examine l’autochtonie des primo-arrivants au Nord-Cameroun à la lumière des conditions de reconnaissance de l’identité autochtone établies par la Convention no 169 de l’OIT. Notre analyse des réalités historiques et contemporaines des peuples du Nord-Cameroun révèle que les critères objectifs et subjectifs d’autochtonie de l’OIT s’observent chez plusieurs d’entre eux. Par conséquent, il est grand temps que l’État du Cameroun et la communauté internationale élargissent leur spectre de reconnaissance des peuples autochtones pour inclure des primo-arrivants qui formulent de façon endogène ce voeu. Au demeurant, à cause de la polémique houleuse qui entoure les débats sur la reconnaissance de l’autochtonie, l’auto-identification se présente comme l’option la moins contradictoire.

Keywords