La marque de l’identité culturelle dans l’adoption de prénoms féminins chez les Manding de Casamance

Abstract

Résumé : L’adoption de prénoms traditionnels chez les Manding de Casamance est une pratique séculaire. Ainsi, le fait qu’une personne qui, inscrite dans une identité sociale, rompt avec celle-ci par différente rites, proclame la disparition de son identité d’origine au profit de celle nouvellement octroyée. Généralement ce sont les femmes et leurs enfants qui sont souvent soumis à cette pratique pour diverses raisons notamment liées à la maternité, à la famille et à la culture. Ainsi, on s’aperçoit que quelle que soit sa forme, ce processus de changement d’identité s’appuie toujours sur le fond culturel local comme par exemple les réalités autour du Kankurang, des Numu (forgerons), entre autres. Les prénoms ainsi adoptés sont toujours significatifs et trouvent généralement leurs sens dans le fond culturel commun. En même temps, ils renvoient aussi à la situation qui est à l’origine de leur existence avec l’usage des noms de choses à connotation péjorative comme Suntukúŋ (poubelle ou tas d’ordures), Joŋkoŋ (toilette). Mots-clés : Culture, identité, prénoms traditionnels, Manding, Casamance.