Mosaïque (Jun 2013)
Possibility of Self-Representation: the Assimilation of Paul de Man’s Theories in John Banville’s Shroud
Abstract
Shroud de John Banville, publié en 2002, peut être lu comme un exemple de « métafiction historiographique ». Le roman fonde en effet son protagoniste, Axel Vander, sur la vie de Paul de Man, le théoricien littéraire, dont les écrits dans un journal pro-nazi ont été découvert à titre posthume par Ortwin de Graef. Ce récit prend la forme d'une confession autobiographique, tout en s'appuyant sur les théories de Paul de Man concernant la question de la référentialité et le problème d '(auto-) représentation. En outre, selon de Man, le discours de l'autobiographie implique un processus d’« auto-restauration » par lequel le sujet confère à lui-même un masque dans le but de cacher l'absence d’un moi authentique et cohérent. Cependant, un problème se pose lorsque la langue devient le support de cette représentation (DE MAN, 1979) : loin de refléter le « vrai » moi, la langue devient le moyen même de la fabrication de masques. En résulte un « malaise» d'indécidabilité pour le narrateur. L’objectif de cet article est d'analyser Shroud en le lisant avec le texte de de Man intitulé « L'autobiographie en tant que de-facement » et de montrer comment le langage vient se poser comme l'agent qui déstabilise le discours même qu’il vise à restaurer. Après avoir démontré comment l'autobiographie entraîne une crise de l’autorité et de la représentation pour le narrateur, nous tâcherons, cependant, de démontrer qu’Axel peut aparaître comme un « noyau irréductible », ce qui subsiste à ce que de Man appelle « a linguistic predicament » Je constaterai également que ce noyau est incarné par la voix en tant que dimension du réel lacanien.