TheoLogica (May 2019)

Dieu veut-il nécessairement le meilleur ?

  • Ide Lévi

DOI
https://doi.org/10.14428/thl.v3i2.20323
Journal volume & issue
Vol. 3, no. 2

Abstract

Read online

Selon le principe du meilleur, s’il existe un meilleur parti objectif, nécessairement un agent parfaitement rationnel, parfaitement bon et parfaitement informé le veut. En théologie, l’adoption de ce principe semble compatible avec la liberté divine, à condition que l’on puisse concevoir des situations dans lesquelles aucun optimum unique ne fournit à Dieu de raison décisive et objective de le préférer à toute autre option. Mais la liberté ainsi conçue est-elle suffisamment parfaite pour être attribuée à Dieu, et peut-on envisager que la liberté divine inclue aussi la possibilité de ne pas élire le meilleur ? Brian Leftow a récemment défendu un modèle « volontariste » du choix divin, selon lequel Dieu ne veut pas nécessairement le meilleur mais peut librement choisir, à certaines conditions, une option suffisamment bonne mais de valeur un peu moindre, lorsqu’il agit par amour et au nom de ses préférences personnelles (Leftow 2017). Dans cet article je discute la proposition de Leftow, et considère différentes versions possibles du refus du principe du meilleur. Je propose une critique de la version qui me paraît la plus solide. Je propose ensuite une voie alternative (l’optimalisme volontariste) qui tente de préserver, comme le veut Leftow, la gratuité du choix d’un Dieu qui agit par amour, sans pour autant renoncer au principe du meilleur lui-même.

Keywords