E-Spania (Feb 2024)

« La fuerça para probar algo » dans les travaux de Juan Páez de Castro, d’Ambrosio de Morales et de l’Inca Garcilaso de la Vega. Quelques réflexions théoriques sur l’historiographie espagnole (XVIe-XVIIe siècles)

  • Muriel Debouvry-Valcarcel

DOI
https://doi.org/10.4000/e-spania.49684
Journal volume & issue
Vol. 47

Abstract

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Dans cet article nous aborderons les travaux historiographiques des chroniqueurs espagnols Juan Páez de Castro (1512?-1570) et Ambrosio de Morales (1513-1591) et du chroniqueur métis inca-espagnol Garcilaso de la Vega (1539-1616). Nous partons du principe selon lequel l’historiographie de la Renaissance repose sur le « programme de vérité » de l’époque, d’après la formule de Paul Veyne. Nous considérons que la démarche rationnelle appliquée par Morales ou l’Inca Garcilaso dans leurs enquêtes historiennes, ou les réflexions historiographiques avancées par Páez de Castro dans ses écrits théoriques, doivent être examinées à la lumière de la pensée aristotélicienne, tout particulièrement en ce qui concerne la question de la quête de la vérité. Nous analyserons ainsi les enjeux épistémologiques des « méthodes » d’enquête historique de Páez de Castro, Morales et l’Inca Garcilaso. Ce travail cherche en effet à montrer dans quelle mesure les historiens du Siècle d’or espagnol concevaient une méthode historique. Nous voudrions suggérer que certains principes méthodologiques appliqués par les chroniqueurs des XVIe et XVIIe siècles plongent leurs racines dans la philosophie aristotélicienne, plus précisément dans les Analytiques, la Rhétorique et les Topiques, où le philosophe grec établit les principes de la démarche méthodologique à suivre dans la quête de la vérité.

Keywords