Journal de la Faculté de Médecine d'Oran (Aug 2024)

Prise en charge des patients nécessitant une réintervention cardiaque valvulaire : Expérience du service de cardiologie du CHU d’Oran [Management of patients requiring a reintervention of the heart valve: Experience of the cardiology department of Oran]

  • Nadia Laredj,
  • Farouk Boukerche,
  • Lilia Zouli,
  • Leila Hammou

DOI
https://doi.org/10.51782/jfmo.v3i1.78
Journal volume & issue
Vol. 3, no. 1

Abstract

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Abstract Introduction - Les cardiopathies valvulaires demeurent fréquentes malgré l’améliorationdes conditions sanitaires qui ont permis la réduction de l’incidence du rhumatismearticulaire aigu (RAA). Les indications chirurgicales et interventionnellesse sont élargies et nous opérons aujourd’hui à des stades précoces voire asymptomatiques.Une réintervention chirurgicale valvulaire est nécessaire dans environ15% des cas au cours de l’évolution d’une valvulopathie opérée. L’objectif de notreétude est de déterminer la fréquence des réinterventions valvulaires et d’identifierles principales indications de ces réinterventions.Méthodes - Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive, portant sur 45 patients,admis au service de cardiologie du Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) d’Oran, dejanvier 2011 à juillet 2013, et présentant une valvulopathie déjà opérée nécessitantune autre réintervention chirurgicale valvulaire.Résultats - La moyenne d’âge est de 41 ans, 73% des patients sont des femmes et27% des hommes (Sex ratio de 0,37). La plupart de nos patients sont symptomatiques(dyspnée stade II de la NYHA). Les réinterventions intéressent la valve mitraledans 69% des cas, la valve aortique dans 37% des cas et la valve tricuspide dans35%. Nous avons constaté l’importance des insuffisances aortiques et tricuspidesnégligées lors de la première intervention (31% et 62% respectivement). Le délaimoyen entre les deux interventions, tout type confondu, est de 21 ans.Conclusion - Les réinterventions cardiaques peuvent survenir au cours de l’évolutiond’une valvulopathie. Une bonne évaluation cardiaque initiale des valvulopathieslors d’une chirurgie portant sur la valve mitrale ou aortique est indispensablepour pallier au problème d’une réintervention pour des valvulopathies négligées. Abstract Background - Valvular heart disease still common despite improved health condi-tions that have reduced the rheumatic fever incidence. Surgical and interventional indications have expanded and today we operate at early stages, sometimes even an asymptomatic stage. Valvular reoperation is required in 15% of cases during the evo-lution of an operated valve disease. The aim of our study is to determine the frequen-cy of valvular reoperations and identify the main indications of these reinterventions. Methods - This is a retrospective study included 45 patients who were admitted to the cardiology department of University Hospital center of Oran, from January 2011 to July 2013 and who had previously operated valvular disease requiring another surgical valvular reoperation. Results - The mean age is 41 years. 73% of patients are women and 27% are men. 95% of patients are symptomatic (NYHA dyspnea stage II). Reinterventions affected the mitral valve in 69% of cases, the aortic valve in 37% cases and the tricuspid valve in 35%. We reporte the importance of neglected aortic and tricuspid regurgitation during the first intervention (31% and 62% respectively). The average time between the two interventions, all types combined, is 21 years. Conclusion - Cardiac reoperations may occur during the course of valvular heart di-sease. A good initial cardiac evaluation before surgery on the mitral or aortic valve is essential to overcome the problem of neglected valvular disease reoperation.IntroductionLes réinterventions valvulaires occupent une place impor-tante dans la chirurgie cardiaque. Il s’agit d’un réel pro-blème de santé publique. Une réintervention valvulaire est nécessaire dans environ 15% des cas au cours de l’évolution d’une valvulopathie [1]. Les causes de ces réinterventions sont diverses et multiples : endocardite infectieuse, dys-fonction de prothèse, détérioration de la plastie, apparition d’une autre valvulopathie, etc... Ces réinterventions s’accompagnent d’une surmortali-té variable en fonction des patients et surtout du type de l’intervention [1,2]. En effet, Le risque d’une réopération augmente après chaque intervention, et diffère pour les pro-thèses mécaniques et biologiques, ainsi que pour les plasties [2]. Il est plus élevé en position mitrale, qu’en position aor-tique [2]. Il est important de ce fait d’étudier les causes des réinterventions en termes de santé publique afin de réduire leur incidence. Les objectifs de notre étude sont de déter-miner la fréquence des réinterventions valvulaires ainsi que leurs principales indications.Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective portant sur 45 patients admis au service de cardiologie du Centre Hospita-lo-Universitaire (CHU) d’Oran, de janvier 2011 à juillet 2013, et présentant une valvulopathie déjà opérée nécessitant une réintervention chirurgicale valvulaire. On a noté la présentation clinique et la symptomatologie du patient, les données de l’examen clinique, la date de la première intervention ainsi que le type d’intervention (geste conservateur ou remplacement valvulaire, prothèse méca-nique ou biologique), et le délai entre les 2 interventions. Nous avons collecté également les données de l’électrocar-diogramme et de l’échocardiographie transthoracique voire transoesophagienne: l’atteinte valvulaire (la quantifier et apprécier sa sévérité), l’existence ou non de dysfonction de prothèse, de lésions d’endocardite, la mesure de la frac-tion d’éjection ventriculaire gauche FEVG, la mesure des pressions pulmonaires et l’étude de la fonction ventriculaire droite. Et enfin, il est précisé le traitement du patient et l’indication opératoire retenue par le staff médico-chirur-gical.

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