L’écriture du chaos dans L’enfance perdue de Marie-Paule Armand et Un dimanche à la piscine à Kigali de Gil Courtemanche

Abstract

Résumé : Le chaos désigne une situation de déchéance, de déconstruction des principes sur divers plans. Il est l’expression d’une confusion généralisée qui ne laisse aucune chance aux protagonistes de s’accorder pour ramener l’ordre. Sur le plan littéraire, le chaos traduit l’enlisement d’une décadence esthétique, s’assimilant parfois à la dépravation langagière à laquelle recourt le narrateur pour présenter les faits les uns aussi chaotiques que les autres, laissant ainsi place à l’écho d’un effondrement des structures. La présente étude propose une analyse de quelques situations de décadence des structures langagières et sociales. L’enfance perdue (1999) de Marie-Paule Armand et Un dimanche à la piscine à Kigali (2003) de Gil Courtemanche constituent le corpus de cette étude qui envisage d’interpeller sur les dégâts que peut entraîner la guerre sur tous les plans. Le désordre, la haine et la violence prennent le contrôle des relations interpersonnelles. Dès lors, la vie sombre dans l’incertitude. Les droits des enfants sont violés sans état d’âme. Tout le monde est porté vers la quête de la sécurité et du bien-être détruits par la guerre. À travers la sémiostylistique dont Georges Moulinié décline les schèmes susceptibles de décrypter le style et les signes du chaos, cette réflexion se propose de décrypter le phénomène du chaos sous quelques angles dans les romans choisis. Mots-clés : chaos, déconstruction, désordre, guerre, sémiostylistique.