Akofena (Dec 2022)

Tabou et sacré dans L’Honneur des Kéita de Moussa Konaté

  • Amadou DIARRA

DOI
https://doi.org/10.48734/akofena.s09v2.05.2022
Journal volume & issue
Vol. 2, no. 9

Abstract

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Le roman policier postcolonial met en lumière un choc de culture qui donne à lire une nouvelle esthétique policière africanisée, dénonçant la perte des valeurs séculaires africaines. Cette contribution analyse le récit L’Honneur des Kéïta de Moussa Konaté. Alors que le genre policier est, par essence, normé, ce roman allie transgression des canons et des codes sociaux. Sous l’influence du paradigme de la tradition africaine, Nama Diarra, vieil homme infirme et recueilli par les Keïta de Nafadji, se lie d’amitié avec Fatoman \ /Adama Bagayogo dans le dessein secret de l’éliminer, en connivence avec les grands oncles de ce dernier, le chef Kéïta Sandiakou et son cadet Nama. La mort de Fatoman (Adama Bagayoko) est à priori expliquée comme la punition des esprits et des mânes pour corriger le désordre provoqué par l’inceste entre Fatoman qui « s’était accouplé avec sa sœur Kankou » (Moussa Konaté, 2002 : 291). Mais en vérité, c’est plutôt un vaste complot qui l’avait englouti. Cette fiction du complot déploie une démarche secrète d’organisation socio-anthropologique d’opprobre et de vengeance afin que soit rétablit l’honneur souillé des Kéïta. Sa mort, un crime d’honneur, sonne comme un rétablissement de l’ordre ancien. Ainsi, cette contribution s’intéresse aux modalités discussives de l’enchevêtrement du complot qui se pare du vêtement de la sauvegarde des valeurs ancestrales des Keïta.

Keywords