Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de Droit (Jul 2018)
Zakat et impôts : relation de substitution ou de complémentarité ?
Abstract
La finance islamique ne cesse de s’affirmer à l’échelle nationale et internationale en repensant la finance autrement ; une finance au service de l’économie favorisant la relation de partenariat entre les épargnants et les investisseurs. Cette finance dite éthique, participative ou socialement responsable, reste toutefois une finance qui vise avant tout le profit et la création de richesses à travers le financement de l’économie. Par ailleurs, la redistribution équitable de cette richesse produite pour faire bénéficier l’ensemble des acteurs de la société est du ressort d’une autre institution qui est la zakat qui pourrait jouer un rôle central dans l’établissement de l’ordre économique islamique. Cette institution, qui représente le troisième pilier de l’Islam, est l’instrument de base du système économique islamique s'appuyant sur l'idée qu'il n’y aura pas de développement économique sans le développement social ; autrement dit, la croissance optimale de l’économie est tributaire de la décroissance optimale des déficits sociaux. Néanmoins, nous pouvons également avancer que les impôts ont été établis pour répondre à des objectifs sociaux d’équité sociale. Ainsi, nous pourrions se poser les principales questions suivantes : Est-ce que la zakat peut remplacer le système fiscal établi ? Est-ce que le paiement des impôts peut se substituer au paiement de la zakat ? Les deux systèmes, fiscal et Zakataire, sont-ils complémentaires ? Partant d’une analyse comparative entre les composantes de la zakat et les impôts,le présent article tentera ainsi d’apporter des réponses à ces interrogations. Les résultats de notre étude nous ont montrés que la Zakat ne peut en aucun cas remplacer les impôts et que chacun a un rôle à jouer pour la satisfaction des demandes et des exigences de la société. Si le paiement de la Zakat répond à une exigence divine, le paiement de l’impôt est une obligation juridique. Nous pouvons avancer que la Zakat, ce 3ème pilier de l’islam qui est instauré par le grand créateur est un complément à l’impôt apportant ses bienfaits à la société musulmane surtout comme moyen vénéré de financement des besoins sociaux qui enregistrent des déficits chroniques dans les pays comme le nôtre. Les revenus au titre de la Zakat sont affectés aux huit catégories de nécessiteux, cités par le Coran, l’impôt, quant à lui, obéit au principe de non affectation. En plus de ces résultats plausibles, nous allons en expliciter d’autres dans le corps de cet article.
Keywords