INRAE Productions Animales (Nov 2019)
Nouvelles stratégies alimentaires précoces au service de la production avicole
Abstract
Le développement de l’embryon d’oiseau dépend de l’environnement dans lequel il baigne et des nutriments disponibles. La période de démarrage (1ère semaine post-éclosion) est souvent délicate avec parfois des mortalités post-natales importantes dues aux délais d’alimentation et aux conditions d’ambiance et de transport sub-optimales. Les liens entre la nutrition parentale, la composition de l’œuf et le comportement ultérieur des animaux, leurs performances, et leur sensibilité aux maladies sont bien établis. Des supplémentations en nutriments de l’œuf via l’alimentation maternelle ou via des injections in ovo (« in ovo feeding ») représentent alors des stratégies innovantes pour optimiser l’apport de nutriments à l’embryon. La finalité de telles approches est d’optimiser les apports nutritionnels des reproductrices ou des embryons en développement dans le but d’obtenir des poussins de meilleure qualité en termes de robustesse, croissance et/ou composition corporelle en tirant parti de la plasticité embryonnaire d’utilisation des nutriments. La manipulation très précoce de l’environnement dans lequel l’embryon se développe est très prometteuse pour analyser l'influence des conditions précoces sur l'élaboration des phénotypes à long terme que ce soit sur des critère de croissance, composition corporelle, caractéristiques tissulaires, robustesse vis-à-vis de challenges ou adaptation à des conditions d’élevage différentes. Outre les bénéfices observés pour les animaux, ces stratégies alimentaires tentent de répondre aussi à des intérêts environnementaux et économiques.