Voix Plurielles (Dec 2024)

Repenser l’éthique de la chasse à l’aune des pratiques autochtones dans deux récits de Julien Gravelle

  • Scott M. Powers

DOI
https://doi.org/10.26522/vp.v21i2.4895
Journal volume & issue
Vol. 21, no. 2

Abstract

Read online

Cet article présente la perspective ambivalente sur la chasse qui ressort des textes littéraires de Julien Gravelle. Dans Musher (2014), un conducteur de traîneau à neige prône une pratique cynégétique éthique pour le bien-être des animaux, humains et non humains. Tout en décriant les maux de l’élevage industriel, le musher propose que le respect des animaux dans le monde occidental passe par un retour à la chasse. Son argument s’appuie sur des perceptions exogènes communes de la pratique cynégétique chez les Autochtones du Québec. En parallèle, sur le registre de l’ironie, le cas de Musher ainsi que la nouvelle « L’homme de vers » (2015) dramatisent la putative invraisemblance d’un retour à une culture fondée sur la chasse dans le monde occidental, d’autant plus qu’aux yeux des narrateurs les cultures autochtones sont elles-mêmes vouées à l’extinction. Alors que l’écrivain d’origine française souscrit au mythe de « la disparition de l’Indien », un dialogue entre Blancs et Autochtones sur l’importance du rôle de la chasse pour l’avenir des rapports éthiques entre les humains et l’écosystème – rôle prématurément exclu dans les textes de Gravelle – se développe par d’autres auteurs contemporains, blancs et autochtones, européens et québécois.

Keywords