Akofena (Jun 2023)
Langues camerounaises et identité : le drame linguistico-culturel des valeurs traditionnelles : le cas de la famille, l’éducation et la société chez les Banen
Abstract
Résumé : La langue constitue le tout premier trait identitaire de tout individu ou toute société. Ainsi, dans les pays développés, des initiatives de développement et de promotion telles que l’académie française en France, Institute für die deutsche Sprache en Allemagne concourent au quotidien au rayonnement de leur langue. Au Cameroun, de telles initiatives privées sont menées par l’ANACLAC, la SIL ou la CABTAL regroupant les différents comités de langue ou travaillant avec différentes langues nationales ; celles-ci subissent non seulement les affres des langues officielles dominantes, qui sont un instrument d’instruction moins indiqué que celui que possède l’enfant de sa naissance (Cheikh Anta Diop 1990, p. 35), mais aussi les revers de la puissance de développement technologique, qui a soumis les pays en voie de développement dans une course folle de vouloir réduire l’écart, mais sans issue. Ce qui a fait passer l’Afrique du statut de l’oralité primitive à l’écrit aliénant, de la diversité linguistique à un monolinguisme étatique[1], de ses valeurs primitives ancestrales à sa civilité colorée. Cette mutation est une sorte de cataclysme qui a touché l’âme même des Africains à savoir la famille, l’éducation et la société toute entière cherchant à les mettre ‘upside down’ (sens dessous-dessus). La notion de drame linguistico-culturel renvoie au concept de ‘language shift’ de Fasold (1984 :213) qu’il qualifie de « Language shift simply means that a community gives up a language completely in favor of anaother one » et par extension pour ce qui nous concerne, l’abandon de la langue et la culture Banen au profit du français. La présente communication se propose de faire un examen de conscience à l’aide de ces concepts qui sont tous des institutions de promotion des langues et des cultures de chaque peuple et en s’appuyant sur l’approche ethnométhodologique et surtout grâce à l’usage paraméologique. Mots-clés : langues camerounaises, identité, culture, famille, école