The Pan African Medical Journal (Jun 2017)

Césarienne à Lubumbashi, République Démocratique du Congo I: fréquence, indications et mortalité maternelle et périnatale

  • Xavier Kinenkinda,
  • Olivier Mukuku,
  • Faustin Chenge,
  • Prosper Kakudji,
  • Peter Banzulu,
  • Jean-Baptiste Kakoma,
  • Justin Kizonde

DOI
https://doi.org/10.11604/pamj.2017.27.72.12147
Journal volume & issue
Vol. 27, no. 72

Abstract

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INTRODUCTION: la fréquence de la césarienne (CS) ne cesse d'augmenter ces dernières décennies mais cette augmentation diffère énormément d'un pays à un autre et dans un même milieu, d'une institution médicale à une autre. L'objectif de cette étude est d'étudier la fréquence, les indications et la morbi-mortalité maternelle et périnatale de la césarienne (CS) à Lubumbashi, République Démocratique du Congo (RDC). METHODES: étude multicentrique, rétrospective, descriptive et analytique de 3643 CS consécutives sur un total de 34199 accouchements dans cinq formations hospitalières de référence à Lubumbashi (RDC) entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2013. Les données sociodémographiques, les indications, l'environnement obstétrical et la morbi-mortalité maternelle et périnatale ont été analysés au logiciel Epi Info 2011. Les fréquences exprimées en pourcentage et les moyennes avec leurs écart-types ont été calculés. Le test de Chi-carré et le test exact de Fisher lorsque recommandés ont été utilisés pour la comparaison des fréquences au seuil de signification de p=0,05. RESULTATS: la fréquence moyenne de césarienne était de 10,65%. Elle est passée de 10,24% en 2009 à 11,38% en 2013 soit une croissance de 11,13% (p=0,03). Cinquante-un virgule quatre pourcent de CS étaient effectuées après tentative de la voie basse et 48,6% dans un contexte d'urgence obstétricale. Les indications sont restées constantes et dominées par la disproportion féto-pelvienne (18,6%), la souffrance fétale aiguë (11,9%), la mal présentation fétale (10,1%), le placenta prævia (9,2%) et le bassin rétréci (8,4%). La morbidité maternelle s'élève à 11,6% matérialisée par les complications hémorragiques dans 6,1%. La mortalité maternelle globale est passée de 2,3 en 2009 à 6,4, en 2013 soit une inflation de 178,26%. Pour la voie haute, elle est passée de 4, à 16,7, pour les 4 dernières années prises ensemble équivalant à une inflation de 317,5% (p=0,005) contre 2,1,à 2,8 (33,33% d'inflation ; p=0,296) pour la voie basse au cours de la même période. La mortalité périnatale globale a connu une augmentation de 56,04% l'année 2010 (p=0,0000) et 43,36% en 2013 (p=0,0000). Concernant la CS, l'on notera une amélioration de la mortalité périnatale de 48,64% les trois premières années suivant 2009 (59,4,contre 70,5; p=0,3278), amélioration à laquelle succédera une hausse de 46,52% (p=0,026). Globalement, la mortalité périnatale n'aura pas été significativement modifiée par la dynamique évolutive de la CS durant ces 5 années. CONCLUSION: les cinq dernières années, la pratique de la CS à Lubumbashi (RDC) a connu une croissance de plus de 11% sans évolution de ses indications ni dividendes maternelles et périnatales.

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