INRAE Productions Animales (Apr 1997)

Extensification en élevage ovin viande par agrandissement des surfaces fourragères. Résultats zootechniques et économiques de 5 ans d’expérience dans le Massif Central Nord

  • M. THERIEZ,
  • A. BRELURUT,
  • J.Y. PAILLEUX,
  • M. BENOIT,
  • G. LIENARD,
  • F. LOUAULT,
  • F.X. DE MONTARD

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.1997.10.2.3990
Journal volume & issue
Vol. 10, no. 2

Abstract

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L’Union Européenne encourage l’extensification des surfaces fourragères dans les élevages bovins et ovins, en vue de maîtriser les volumes de production et éviter la déprise. Mais cette extensification doit être menée dans de bonnes conditions afin de maintenir la productivité du troupeau et surtout ses résultats économiques, tout en conservant en bon état d’entretien les surfaces d’herbe. Un essai de longue durée (5 ans) a été mis en place dans un Domaine de l’INRA situé en montagne (800 m d’altitude), comparant deux troupeaux ovins de même effectif conduits avec une différence de chargement de 30 % (en UGB/ha d’herbe). Le protocole de conduite a été ajusté chaque année pour aboutir à la meilleure utilisation possible des surfaces de chacun des systèmes. L’extensification n’a pas entraîné de réduction des performances des brebis et a amélioré de 6 % le poids de carcasse des agneaux, malgré une diminution de 26 % de la consommation d’aliments concentrés et de 50 % des frais fourragers par brebis. Sur l’ensemble de l’essai, le bilan économique est en faveur du système plus extensif. Le supplément de marge, obtenu pour les 3/4 grâce à la réduction des intrants, permet de faire face aux charges de structure entraînées par l’agrandissement. Les résultats du système extensifié sont plus irréguliers et exigent une anticipation plus forte des décisions, notamment dans une gestion pluriannuelle des récoltes avec constitution de stocks de report pour la sécurité. Les exigences de technicité sont au moins aussi grandes qu’en conduite intensive. L’expérimentation présente un potentiel de réussite, qui ne pourra être mis en oeuvre par les éleveurs qu’avec un accompagnement technique et aussi des mesures soutenant les systèmes extensifs comme la Prime à l’Herbe instaurée en France depuis 1993.