Iris (Dec 2020)
Le sens du vide dans l’art de l’installation de Yasuaki Onishi
Abstract
Lorsque nous parlons généralement d’un espace vide, ce vide n’est pas réellement vide physiquement. L’espace vide est rempli d’air, de matière invisible, mais il ne peut pas être vu ou capturé. Pourtant, nous savons bien que l’air, élément indispensable pour tous les êtres vivants, est également présent autour de nous. Devrions-nous alors considérer différemment l’espace vide et l’air dans l’installation ? Pour Yasuaki Onishi (1979-), sculpteur et installateur in situ, l’espace vide est un lieu essentiel pour l’installation et l’inspiration. Il s’intéresse à l’invisible, à l’espace, à l’air, à l’espace négatif, etc. Il révèle ce qui est invisible, en utilisant un matériau léger tel qu’un adhésif liquide noir (colle chaude) et le support de matériaux immatériels tels que la lumière, l’air ou d’autres matériaux intangibles. Parmi ses travaux, en particulier, en analysant les œuvres de la série Vertical Volume, Daily Distance, Gawa (ring), Shaping Air – A Breath of Mobility et Vertical Space, nous cherchons dans cette étude la signification de l’air invisible, du ki (氣, « souffle primordial »), du svi (mot issu du sanscrit sunyata), du wonsang (원상, 圓相) et le sens du vide du Tao et du bouddhisme. Quel est le sens du vide dans une installation de Yasuaki Onishi ? Et quel est l’enjeu entre l’espace vide et l’espace plein, l’espace visible et l’espace invisible, la matérialité et l’immatérialité ? Dans son travail, qui ne suit pas le processus général de la sculpture traditionnelle, nous trouverons le lien avec la signification de l’espace négatif et avec le terme coréen gan (간, 間, « entre, inter-espace »), l’espace-temps, avec le mot japonais ma (間) qui constitue un concept esthétique au Japon.