Revue de Primatologie (Jan 2014)

Nouveaux triterpènes à activité antiplasmodiale isolés des feuilles de Neoboutonia macrocalyx L., une plante consommée par les chimpanzés du parc national de Kibale (Ouganda)

  • Jane Namukobe,
  • Bernard T Kiremire,
  • Robert Byamukama,
  • John M Kasenene,
  • Vincent Dumontet,
  • Françoise Guéritte,
  • Sabrina Krief,
  • Isabelle Florent,
  • John D Kabasa

DOI
https://doi.org/10.4000/primatologie.1295
Journal volume & issue
Vol. 5

Abstract

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Neoboutonia macrocalyx est originaire d’un arbre des forêts montagneuses de basse altitude des régions tropicales de l'Afrique de l'Est. Ses feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle dans le traitement du paludisme par les populations localisées sur le pourtour Sud-Ouest du Parc National de Kibale, en Ouganda. Nous avons observé, par ailleurs, que le bois mort du tronc de cette même espèce était consommé de façon très occasionnelle par certains chimpanzés des communautés de Kanyawara et de Sebitoli (Parc National de Kibale). Les chimpanzés utiliseraient-ils également cette plante pour traiter leurs accès palustres ? Nous avons alors récolté les différentes parties de cette espèce dans le Parc National de Kibale. Trois types d’extraits de polarité croissante (avec l’acétate d’éthyle, le méthanol et l’eau) ont été réalisés afin d’évaluer leur activité et de rechercher les molécules responsables des activités observées. Ces extraits ont montré une bonne activité antiplasmodiale, en particulier l’extrait à l’acétate d’éthyle des feuilles. L’investigation phytochimique de cet extrait guidé par l’activité biologique a conduit à l’isolement de 9 cycloartane triterpéniques nouveaux (1-9), un phénanthrène nouveau, le 7-methoxy-2,8 dimethyl-9,10-dihydrophenantherene-3,6 diol (10), ainsi que 3 composés connus, la 22-dé-O-acétyl-26-désoxynéoboutomellerone (11), la mellerine B (12) et le 6-hydroxystigmast-4-èn-3-one (13). La structure chimique des composés a été principalement établie d’après un ensemble de techniques spectroscopiques, donc principalement de la résonnance magnétique nucléaire (RMN). Les composés isolés ont été évalués pour leur activité antiplasmodiale sur la souche chloroquino-résistante de Plasmodium falciparum FcB1 ainsi que pour leur cytotoxicité sur la souche de cellules KB (carcinome de l’épiderme nasopharyngien humain) et sur la souche de cellules MRC5 (fibroblastes embryonnaires humains). Sept des treize composés ont montré une bonne activité antiplasmodiale avec des concentrations inhibitrices à 50% (CI50) inférieures à 5 µg/ml. Cependant, certains d’entres eux montrent en même temps une cytotoxicité significative, ce qui indiquerait que l’activité antiplasmodiale observée serait corrélée à leur activité cytotoxique.

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