Revue LISA (Jun 2005)

Discourses of Contrast and Deficiency: a Lexicogrammatical Analysis of first Nations Representation in Samuel Hearne’s Journey (1795)

  • Christoph Schubert

DOI
https://doi.org/10.4000/lisa.2366
Journal volume & issue
Vol. 3
pp. 23 – 41

Abstract

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Cet article explore la représentation linguistique des indigènes canadiens, en particulier la culture des Chipewyans dans A Journey from Prince of Wales’s Fort in Hudson’s Bay to the Northern Ocean de Samuel Hearne. Le but de cet article est de démontrer que la vision impérialiste de l’auteur peut se lire à partir d’une série d’éléments lexico-grammaticaux correspondants. Nous nous intéressons ici à deux stratégies discursives exprimant la perspective eurocentrée à l’encontre des populations indigènes du Canada.Tout d’abord, Hearne emploie une « rhétorique du contraste » qui renforce le concept de différence culturelle et le mode de vie européen comme culture de référence. Les contrastes se manifestent non seulement dans des groupes lexicaux antonymes, dans plusieurs formes linguistiques de comparaison mais aussi dans des conjonctions et des adverbes adversatifs. De plus, dans les rares cas où la parole est donnée aux indigènes sous la forme de discours rapporté, leurs discours contribuent de façon caractéristique à la dissociation culturelle. Une « rhétorique du manque » accentue l’idée d’une supériorité européenne, en exprimant les carences culturelles des indigènes. Ceci s’accomplit linguistiquement par des quantificateurs de rareté et plusieurs formes de négations qui fonctionnent comme une métaphore (celle d’une pénurie de civilisation). À un niveau métalinguistique, le texte révèle une crise de la représentation descriptive, puisque Hearne considère certains incidents comme « au-delà de la description », postulant que le manque de culture des indigènes est responsable d’une perte du langage.

Keywords