Tr@jectoires (Sep 2016)
Penser l’emprise du travail moderne à la lumière des modèles de non-travail « inactuels »
Abstract
On considère d’un commun accord le XIXe siècle comme « révolutionnaire », dans tous les sens du terme. À cette époque, le concept du travail et sa mise en pratique ont subi plusieurs forces transformatrices d’ordre technique, économique, politique et social. Si les pré-modernes ne sont pas arrivés à un consensus sur la question de la valeur du travail, celle-ci semble définitivement fixée à notre époque. Que ce soit chez les libéraux ou chez les socialistes, le travail s’impose comme un impératif non seulement économique mais aussi social. Ces transformations du monde et de sa représentation ne sont pas sans provoquer des contestations. Cet article discute de deux mises en question de l’emprise moderne du travail salarié, celle qu’entreprend Friedrich Nietzsche dans son œuvre philosophique et celle suggérée par l’œuvre romanesque de Gustave Flaubert. Ces deux auteurs s’apparentent par leur représentation de la contemplation, qu’ils mettent en valeur en célébrant des modèles de non-travail tirés d’un passé révolu, dont on s’éloigne aussi vite qu’avancent nos technologies.