INRAE Productions Animales (Jun 1993)
Engraissement des vaches de réforme de race Charolaise. Effet d’une suralimentation protéique sur les performances d’engraissement et les caractéristiques physico-chimiques musculaires
Abstract
L’influence du niveau azoté de la ration pour la finition de la vache de réforme de race Charolaise a été étudiée au cours de deux essais successifs portant sur un effectif total de 82 animaux. L’objectif était d’évaluer l’effet strict d’un apport d’azote excédentaire sur la reprise de poids, l’efficacité alimentaire, la proportion de muscle dans le gain de poids de carcasse et les caractéristiques physico-chimiques des deux muscles longissimus du thorax et rhomboïde thoracique. Pour chaque essai, 41 vaches de réforme âgées en moyenne de 5 ans, maigres et taries ont été réparties en 5 lots homologues pour l’âge, le poids et l’état d’engraissement : 4 lots ont été engraissés avec un régime à base d’ensilage de maïs plante entière et de tourteau de soja et un lot de 5 vaches a été abattu au début de la période expérimentale comme témoin initial. Les lots N, M et H1 ont reçu des rations isoénergétiques apportant respectivement 90, 120 ou 160 g de PDI/UFL. Le lot H2 a reçu 160 g de PDI/UFL avec ensilage de maïs ad libitum pour évaluer l’effet du niveau azoté de la ration sur l’ingestion. Le lot N a été abattu à un état d’engraissement optimum (note 3,5 sur 5) et les 3 autres lots à même durée moyenne d’engraissement que le lot N (81 j pour l’essai 1 et 75 j pour l’essai 2). A même quantité d’énergie ingérée, l’élévation du niveau azoté de la ration (lots N, M et H1) n’améliore pas significativement la reprise de poids vif (1320 g/j pour le lot H1 vs 1070 g/j pour le lot N). Les poids de carcasse sont pratiquement identiques (respectivement 376 kg et 382 kg pour les lots N et H1). L’état d’engraissement, apprécié par les proportions de tissu adipeux du 5ème quartier et de la carcasse, a tendance à diminuer avec l’augmentation du niveau azoté. La suralimentation protéique ne modifie pas significativement les teneurs intramusculaires en lipides et collagène ainsi que les caractéristiques de cisaillement, de couleur et de rétention d’eau de la viande. A niveau azoté élevé, lorsque l’ensilage de maïs est distribué à volonté (comparaison lots N et H2), la quantité de matière sèche ingérée augmente de 0,7 kg/j, soit 0,6 UFL. Cette ingestion supplémentaire d’énergie a tendance à améliorer la reprise de poids mais accroît significativement les dépôts adipeux de la carcasse et du 5ème quartier.