Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada (Jan 2019)

Risque de cancer de la prostate par profession dans le Système de surveillance des maladies professionnelles de l’Ontario, Canada

  • Jeavana Sritharan,
  • Jill S. MacLeod,
  • Christopher B. McLeod,
  • Alice Peter,
  • Paul A. Demers

DOI
https://doi.org/10.24095/hpcdp.39.5.02f
Journal volume & issue
Vol. 39, no. 5
pp. 195 – 205

Abstract

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Introduction. Des études épidémiologiques canadiennes ont permis d’établir des liens entre certaines professions et le risque de cancer de la prostate, mais avec des données probantes limitées. Il n’y a pas de facteurs de risque évitables bien établis pour le cancer de la prostate, ce qui rend nécessaire l’examen approfondi des facteurs professionnels pour consolider les données existantes. Cette étude utilise des données sur les professions et sur le cancer de la prostate provenant d’une importante cohorte de surveillance en Ontario pour laquelle les données des demandes d’indemnisation des accidentés du tra¬vail sont jumelées aux bases de données administratives sur la santé. Méthodologie. Nous avons examiné les professions des 1 231 177 travailleurs de sexe masculin du Système de surveillance des maladies professionnelles entre 1983 et 2015 et nous avons jumelé ces travailleurs au Registre des cas de cancer de l’Ontario afin de détecter et suivre les cas de diagnostics de cancer de la prostate. Nous avons utilisé des modèles de risques proportionnels de Cox pour calculer les rapports de risques (RR) ajus¬tés selon l’âge et des intervalles de confiance (IC) à 95 % pour estimer le risque de cancer de la prostate par groupe professionnel. Résultats. Au total, 34 997 cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués parmi les travailleurs inscrits dans le Système de surveillance des maladies professionnelles. Dans l’ensemble, on a observé un risque élevé de cancer de la prostate chez les hommes tra¬vaillant dans les domaines de la gestion et de l’administration (RR = 2,17; IC à 95 % = 1,98 à 2,38), de l’enseignement (RR = 1,99; IC à 95 % = 1,79 à 2,21), du transport (RR = 1,20; IC à 95 % = 1,16 à 1,24), de la construction (RR = 1,09; IC à 95 % = 1,06 à 1,12), de la lutte contre les incendies (RR = 1,62; IC à 95 % = 1,47 à 1,78) et du travail policier (RR = 1,20; IC à 95 % = 1,10 à 1,32). Des résultats incohérents ont été observés en ce qui a trait aux emplois de bureau et à ceux du secteur agricole. Conclusion. Les associations observées dans les professions de cols blancs, de la construction, du transport et des services de protection concordent avec les résultats d’études canadiennes antérieures. Nos résultats mettent l’accent sur la nécessité d’éva¬luer les expositions spécifiques aux divers emplois, le comportement sédentaire, le stress psychologique et le travail par quarts. La compréhension de certains facteurs de risque professionnels permettrait de mieux comprendre l’étiologie du cancer de la prostate et d’améliorer les stratégies de prévention.

Keywords