INRAE Productions Animales (Apr 1994)
La digestion des amidons par les ruminants et ses conséquences
Abstract
Il est maintenant acquis que la digestion ruminale de l’amidon varie largement en fonction de la nature de l’aliment et de son traitement technologique. La mesure in sacco de la dégradation théorique de l’amidon (X,%) permet de prédire la digestibilité préintestinale (Y,%) de ce constituant : Y = 0,483 X + 45,62. Les différences sur les paramètres de la digestion de l’amidon peuvent se répercuter sur la protéosynthèse microbienne, le profil fermentaire et la stabilité de l’écosystème ruminal. La digestibilité de l’amidon entrant dans l’intestin grêle n’est que partielle et semble révéler une limite de la capacité amylolytique de ce segment. L’amidon non digéré dans l’intestin grêle est en partie dégradé par les microorganismes du gros intestin. Les résultats de bilans digestifs partiels publiés à ce jour permettent d’effectuer une estimation des quantités d’acides gras volatils et de glucose potentiellement mises à disposition de l’animal par l’amidon d’un régime. Lorsque la ration distribuée aboutit à des valeurs normales du profil fermentaire ruminal et du taux butyreux du lait, il ne semble pas y avoir d’effet important de la vitesse de digestion de l’amidon et de sa répartition entre les différents segments digestifs. Une distinction apparaît par contre pour les régimes plus riches en concentrés qui entraînent des fermentations propioniques marquées et un faible taux butyreux du lait. Dans ce cas, le choix d’amidon lentement dégradable semble apporter une certaine "sécurité fermentaire" dans le rumen et permet de limiter la chute du taux butyreux du lait. D’une façon générale, des recherches doivent encore être poursuivies pour mieux connaître les conséquences nutritionnelles et zootechniques de la vitesse de dégradation de l’amidon des régimes dans le réticulo-rumen et pour élaborer des recommandations fiables.