INRAE Productions Animales (Dec 2010)

L’ingestion chez le poulet de chair : n’oublions pas les régulations à court terme

  • I. BOUVAREL ,
  • S. TESSERAUD ,
  • C. LETERRIER

DOI
https://doi.org/10.20870/productions-animales.2010.23.5.3317
Journal volume & issue
Vol. 23, no. 5

Abstract

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Les programmes nutritionnels reposent le plus souvent sur la base de pas de temps d’une journée minimum alors que des phénomènes associés à l’ingestion des aliments induisent des réponses selon des pas de temps beaucoup plus courts. L’ingestion est régulée à long terme au niveau central depuis des boucles de rétroaction des tissus périphériques, afin d’assurer l’équilibre énergétique, et ceci de concert avec la recherche de l’homéostasie protéique et de l’homéothermie. La régulation de l’ingestion à court terme est liée à la nécessité de limiter l’encombrement de l’aliment ingéré, et d’assurer des apports énergétiques et de nutriments réguliers. Chez les volailles, elle est vraisemblablement effective selon un pas de temps inférieur à une heure. Elle fait intervenir des signaux provenant du tractus gastro-intestinal et agissant au niveau central. Les signaux sensoriels conditionnent la réponse à très court terme (< minute). Parmi eux, les capacités visuelles et tactiles sont particulièrement utilisées par les volailles pour apprécier leur aliment. Le comportement alimentaire dépend de ces différentes perceptions qui interagissent entre elles et dépendent aussi de l’expérience de l’animal. Les volailles sont capables de différents types d’apprentissage, par association de sensorialités entre elles ou avec les effets post-ingestifs de l’aliment. Ces informations sont stockées dans la mémoire à long terme et sont réutilisées par l’animal, qui est alors capable d’anticiper les effets d’un aliment qu’il apprend à identifier. Ces apprentissages, permettant à l’animal une meilleure adaptation à son environnement en améliorant sa capacité de choix, interfèrent alors avec les mécanismes de régulation de la prise alimentaire. La prise en compte des préférences alimentaires et des capacités d’apprentissage des volailles, constitue un challenge ambitieux pour les nutritionnistes.