Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems (Apr 2004)

ESSAI D’EVALUATION DU STOCK DE GÉNITEURS D’ALOSE ALOSA ALOSA DU BASSIN VERSANT GIRONDE-GARONNE-DORDOGNE SUR LA PERIODE 1987-2001 ET COMPARAISON DE DIFFERENTS INDICATEURS D’ABONDANCE

  • CHANSEAU M.,
  • CASTELNAUD G.,
  • CARRY L.,
  • MARTIN-VANDEMBULCKE D.,
  • BELAUD A.

DOI
https://doi.org/10.1051/kmae:2004023
Journal volume & issue
Vol. 0, no. 374
pp. 1 – 19

Abstract

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Trois outils de suivi et de mesure que sont la pêcherie aux filets et aux engins, les passes à poissons équipant les ouvrages hydroélectriques de Golfech (Garonne) et de Tuilières (Dordogne) et les frayères situées à l’aval de ces obstacles, ont permis d’estimer le stock total d’alose vraie dans le bassin de la Garonne. De 1987 à 2001, près de 7 600 000 géniteurs sont remontés sur le bassin de la Garonne, soit une moyenne annuelle de près de 505 000 individus. Une augmentation brutale de l’abondance est apparue sur le bassin en 1994, alors que la mortalité par la pêcherie est forte (61 % en moyenne par an) et stable. Cette augmentation peut être mise en relation avec le rétablissement de la libre circulation sur les deux axes Garonne et Dordogne à la fin des années 1980 et avec le cycle biologique de l’espèce, la majorité des géniteurs remontant en eau continentale à l’âge de 5 ans. La population semble s’être toutefois stabilisée sur la période 1994-2001, ne révélant aucune tendance statistiquement significative. Si l’on prend en compte les années 2002 et 2003, pour lesquelles les données concernant le stock reproducteur sont disponibles, il apparaît que la population présente globalement depuis 1994 une tendance descendante statistiquement significative. Il convient donc de surveiller la population, l’activité de reproduction et son efficience afin de maintenir un niveau d’abondance de cette espèce compatible avec la pression de pêche qui, globalement, ne diminue pas. Sur la période d’étude, plus de 63 % en moyenne des aloses s’engagent chaque année sur le cours d’eau Garonne sur la période d’étude. Ce résultat peut être rapproché des débits nettement plus importants en Garonne qu’en Dordogne durant la période de migration. Aucune influence des débits des deux cours d’eau n’a cependant pu être mise en évidence sur la répartition des géniteurs entre les axes migratoires. Des mesures de la température de l’eau au niveau de la confluence Garonne-Dordogne seraient fort utiles et permettraient d’appréhender plus précisément l’influence des facteurs environnementaux sur cette répartition. Une augmentation de la proportion de poissons empruntant le cours d’eau Dordogne semble se dessiner ces dernières années puisque 44 % en moyenne des géniteurs sont remontés sur cet axe sur la période 1993-2001 contre 25 % en moyenne sur la période 1987-1992. Le stock reproducteur (stations de contrôle + frayères) paraît être globalement un bon indicateur d’abondance de l’alose vraie sur le bassin en raison notamment de la relative stabilité des mortalités par pêche sur la période d’étude. Les CPUE issues du suivi de la pêcherie sont significativement reliées au stock total ainsi qu’aux effectifs estimés remontant sur les deux axes migratoires, indiquant qu’elles sont également un bon indicateur de l’abondance de l’alose. Elles ne sont toutefois pas à même de réellement refléter l’état du stock reproducteur et son évolution, bases de gestion de la population.

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