Oléagineux, Corps gras, Lipides (Sep 2006)
Les aliments modifiés…, l’omnivore déculturalisé ?*
Abstract
Au long de l’Histoire, obtenir les substances nutritives nécessaires, essayer de conjurer la menace de la famine ou de la disette a donné lieu à toutes sortes de recours matériels et immatériels. Cependant, de nos jours, l’intérêt se centre sur le fait de savoir si les aliments que nous choisissons sont fiables en termes de qualité, d’innocuité et de santé. Nous sommes face à une véritable « révolution copernicienne ». Notre rapport aux aliments est très différent de celui qui était le nôtre jusqu’à présent. Il suffit de penser à ces nouveaux termes comme gastronomie moléculaire, alicament ou nutrigénomique pour prendre conscience des nouvelles relations établies entre l’homme, son alimentation et sa santé. D’autre part, les industries agroalimentaires, convaincues de la progressive segmentation et permanente mutation du marché créent constamment de nouveaux produits. Le marketing et la nutrigénomique soulignent l’individualisation en affirmant que les individus sont distincts entre eux et de plus en plus spécifiques. Autrement dit, l’individu est de moins en moins« identifié » à une espèce ou une culture particulière et de plus en plus identifié par son ADN et/ou par le segment de marché auquel il pourrait appartenir. Il semble donc que la transmission, de génération en génération, des connaissances alimentaires comme il avait été de mise jusqu’à présent, ne sera plus possible. La connaissance sera tellement propre à chaque individu que sa transmission sera exclusivement entre les mains de la classe médicale. Alors, l’« individualisation-déculturalisation » de l’omnivore moyennent la médicalisation de son alimentation sera définitive.
Keywords