Canadian Oncology Nursing Journal (Aug 2024)

Le rôle infirmier en santé mentale en hémato-oncologie pédiatrique. Partie 2 : Stratégie d'implantation d'une pratique novatrice

  • Pascal Bernier,
  • Leandra Desjardins,
  • Marie-Claude Charette

DOI
https://doi.org/10.5737/2368807632333943281
Journal volume & issue
Vol. 34, no. 3
pp. 281 – 286

Abstract

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But : Le but de cette étude est de définir le processus d’implantation et d’évaluation préliminaire d’une pratique infirmière novatrice en santé mentale dans un programme d’hématologie-oncologie pédiatrique. Cette approche permettra par le fait même d’évaluer de façon préliminaire si la stratégie d’implantation était appropriée. Contexte : Le cancer pédiatrique implique de nombreux défis adaptatifs pour les patients et leur famille. Pour plusieurs, des problèmes de santé mentale font surface pendant ou après les traitements. Un infirmier clinicien en santé mentale possédant également une expertise en hémato-oncologie contribuera à la prise en charge des patients et de leur famille en offrant une vision complémentaire aux approches psychosociales. Comme les changements de pratique sont souvent difficiles et que l’introduction d’un rôle sans plan d’implantation clairement défini mène parfois à un échec, une structure d’implantation s’avérait nécessaire. La création du rôle d’infirmier clinicien en santé mentale au programme d’hématologie-oncologie pédiatrique (ICSM) comprend trois phases : 1) le développement du rôle; 2) la stratégie d’implantation; 3) l’évaluation de la faisabilité, de l’acceptabilité et de l’appréciation, à réaliser un an après l’implantation. Cet article explicite la deuxième partie du projet. Or, les objectifs du présent article sont : 1) présenter la stratégie d’implantation du rôle de l’ICSM employée; et 2) une évaluation préliminaire exploratoire de la faisabilité, de l’acceptabilité et de l’appréciation trois mois suivant l’implantation. Méthode : La stratégie d’implantation utilisée est tirée de l’approche proposée parFry et Rogers (2009), approche que nous avons adaptée au contexte de la présente étude. Les cinq étapes de l’approche sont : 1) les stratégies de communication; 2) le processus de consultation pour définir le rôle et l’étendue de la pratique; 3) l’éducation; 4) la définition des structures de support; 5) l’évaluation et les mécanismes de rétroaction. Cette dernière étape en est une d’évaluation préliminaire exploratoire réalisée trois mois après l’implantation du rôle d’ICSM à l’aide d’un sondage destiné aux infirmières, aux infirmières praticiennes spécialisées et aux médecins. Résultats : Les résultats présentent de façon détaillée les cinq éléments du plan d’implantation. Les résultats préliminaires du sondage effectué trois mois après l’implantation indiquent que l’ICSM a travaillé en moyenne 150 h/mois, a réalisé 22,7 consultations et 52,3 suivis par mois lesquels étaient d’une durée moyenne de 53,1 minutes. Au final, 96 % des soignants ont indiqués qu’il s’agit d’une expertise nécessaire en hématologie-oncologie pédiatrique, 95 % que le rôle améliore les soins psychosociaux et les soins psychiatriques. Par ailleurs, seulement 28 % des répondants considèrent avoir les connaissances/compétences nécessaires pour gérer efficacemnent la psychopharmacothérapie. Conclusion : Ces résultats semblent démontrer que la stratégie proposée par Fry et Rogers (2009) est appropriée pour le développement d’une pratique infirmière en santé mentale au programme d’hématologie-oncologie pédiatrique, en raison de la faisabilité, de l’acceptabilité et de l’appréciation du rôle de l’ICSM. La troisième partie de ce projet permettra une évaluation structurée et rigoureuse de la faisabilité, de l’acceptabilité et de l’appréciation qui sera réalisée auprès des patients rencontrés, de leurs parents et des soignants un an après l’implantation.