Studii de gramatică contrastivă (Nov 2013)

LE FRANÇAIS DANS LA PRESSE ECRITE DU NORD-CAMEROUN : DIAGNOSTIC, CRITIQUES ET ORIENTATIONS

  • Moïse MBEY MAKANG

Journal volume & issue
no. 20
pp. 95 – 107

Abstract

Read online

La présente réflexion tire son origine de la crise linguistique observée au sein de la presse écrite du Nord-Cameroun. Celle-ci fait échos des irrégularités de la langue de Voltaire dans la presse écrite de cette partie du pays. De plus en plus, on y assiste à une émergence des déviances syntaxiques et une profusion des écarts langagiers à connotation dépréciative. L’indécence verbale de la société, la mauvaise prestation des élèves en classe et lors des examens officiels en sont des indicateurs pertinents. Il est important de mentionner que la cohabitation entre les langues camerounaises et le français, la sous-scolarisation et ou l’ignorance, le laxisme des rédacteurs en chef, etc. sont les mobiles profonds de cette incorrection. Pourtant, nous savons tous que les media sont une forteresse où la langue doit être préservée de toute entorse et représentent un modèle pour la société. Néanmoins, des traits caractéristiques du français de la presse écrite du Nord-Cameroun s’inscrivent en faux par rapport à cette vocation naturelle des media. Dès lors, la question que nous pouvons nous poser est celle de savoir si ces mobiles ci-dessus cités sont des éléments qui favorisent l’émergence de cette dialectalisation du français. En clair qu’est-ce qui caractérise le français des journalistes? Quelle est la structure morphosyntaxique du français des rédacteurs des journaux? S’agit-il d’un français conforme à une norme locale ou (y) retrouvons-nous des énoncés exogènes ? Quel type de morphosyntaxe utilisent les rédacteurs ? Une morphosyntaxe endogène, morphosyntaxe qui leur est propre, ou plutôt une morphosyntaxe exogène, supposée unique à tous les francophones ? Peut-on parler d’alternance codique, d’argotisation, ou de créolisation ? La présente analyse a pour ambitions de s’interroger sur les mobiles profonds qui incitent des journalistes à s’écarter de la norme du français hexagonal, elle jette ensuite un regard critique et propose des solutions dans l’optique de la régulation de la formation du langage de la presse écrite. L’hypothèse de départ postule que les mobiles ci-dessus énumérés sont les causes de la mauvaise pratique linguistique de la presse écrite du Nord-Cameroun. Ceci dit, le raisonnement se construit par une approche descriptive et contrastive du français et prend en compte un foisonnement de sources (articles, ouvrages, thèses, documentaires, mémoires, etc.).

Keywords